Changement de stratégie de la Russie: «À un moment donné, il faut que tu t’adaptes»
TVA Nouvelles
Ce vendredi, l’état-major de l’armée russe a déclaré qu’elle allait dorénavant se concentrer sur la «libération» de l'est de l'Ukraine. Si certains interprètent cette annonce comme la reconnaissance par Moscou que sa stratégie militaire initiale a échoué, Simon Leduc, un ancien officier de renseignements militaires, n’est pas de cet avis.
Selon M.Leduc, en disant vouloir se concentrer sur le Donbass, une région contrôlée en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses, la Russie n’avoue pas l’échec de sa stratégie d’invasion, mais prouve qu’elle tient compte de ce qui se passe réellement sur les champs de bataille et s’ajuste en conséquence.
«Dans le processus militaire (...) on appelle ça un «OODA loop», c’est-à-dire observer, orienter, décider, agir. Donc on fait des cycles de décision et on réorganise» a-t-il expliqué en entrevue à l’émission «Le Bilan».
Pour mieux illustrer son propos, Simon Leduc a ajouté: «À un moment donné il faut que tu t’adaptes (...) donc tu observes ton environnement, tu orientes, tu prends une décision et tu agis. Je pense que c’est peut-être un élément opérationnel de s’adapter à ce qui se passe sur le terrain et de regarder ce qui va bien».
Simon Leduc décode également dans cette nouvelle approche russe une preuve que les tactiques militaires déployées dans l’est de l’Ukraine portent leurs fruits, même si l’armée russe peine à progresser dans d’autres régions.
«Dans le Donbass présentement pour les Russes il y a les percées, il y a les éléments qui marchent, ils réussissent à entourer les segments ukrainiens», a-t-il affirmé.
De bons coups des Ukrainiens
Pour l’ancien officier, il ne fait donc pas de doute que l’armée russe procède à ce changement de stratégie pour mieux atteindre ses objectifs et s’adapter à la réponse courageuse et surprenante des Ukrainiens.
Simon Leduc a d’ailleurs fait état de plusieurs bons coups de l’armée ukrainienne qui résiste tant bien que mal à l’envahisseur.
«À Kherson (...) dans l’est de Kyïv, il y a un gros bateau de débarquement dans le coin de Marioupol qui a été frappé», a-t-il évoqué.