Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

À un an des prochaines élections: François Legault peut-il sauver la CAQ?

Partager
Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2025-08-12T19:50:10Z
Partager

Après une défaite cinglante dans Arthabaska lundi, la CAQ devra maintenant éviter de subir un grand balayage aux prochaines élections générales. Mais le remaniement ministériel prévu ne sera pas suffisant, affirment des experts. 

Le pire des scénarios s’est confirmé pour les troupes caquistes, lundi soir, avec un score de seulement 7% lors de l’élection partielle dans Arthabaska, bien loin des 52% récoltés en 2022.

Entre les deux scrutins, le dossier de Northvolt, le fiasco SAAQclic et le manque d’accès aux services publics ont créé de la grogne chez les électeurs, comme l’a lui-même reconnu François Legault.

Les électeurs québécois «sont déçus», a-t-il admis devant ses partisans.

Mardi, le premier ministre s’est d’ailleurs rendu à la rencontre de citoyens dans une fromagerie et un centre commercial de Québec pour entendre leurs insatisfactions et leurs attentes face au gouvernement, sans la présence des médias. Il compte réitérer la démarche dans les semaines à venir. 

Il faut dire que l’heure est grave pour la CAQ. Une projection réalisée par l’agrégateur de sondages Qc125 lui accordait entre six et... zéro siège, en juin dernier.

Remaniement efficace?

Mais les outils pour relancer son mandat sont limités, reconnaissent deux experts interrogés par notre Bureau parlementaire.

Le vaste remaniement prévu autour de la fête du Travail n’a rien d’une solution magique. «Si François Legault reste, ça ne va pas changer le visage du gouvernement», note Frédéric Boily, professeur de science politique à l’Université de l’Alberta.

Publicité

À Ottawa, la formule a fonctionné uniquement parce que Justin Trudeau a lui-même cédé sa place à Mark Carney, souligne-t-il.

Son collègue Jean-François Daoust est du même avis. L’image de la CAQ est intimement liée à celle de son chef, beaucoup plus que dans d’autres partis aux racines plus profondes.

«Le fait que lui, personnellement, soit impopulaire est une catastrophe pour la CAQ», dit le professeur adjoint à l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke.

Pire, un remaniement pourrait créer de la déception chez les ministres rétrogradés ou chez les députés qui resteront sur les banquettes arrière.

La dernière chose dont François Legault a besoin est d’une nouvelle élection partielle, alors que le gouvernement fera déjà face à son lot d'épreuves dans les prochaines semaines (voir encadré).

Vote anti-souverainiste

Pour les deux experts, la crainte d’un référendum sur la souveraineté du Québec demeure la meilleure carte de la CAQ pour remonter dans les sondages.

«François Legault peut espérer un retour de ce débat qui pourrait ramener les électeurs vers son option autonomiste», dit Frédéric Boily.

Jean-François Daoust note que le premier ministre tente de revenir sur les deux thèmes qui lui ont permis de prendre le pouvoir en 2018: une bonne gestion de l’économie et une baisse de l’immigration.

Bien sûr, le bilan est en demi-teinte en économie, avec un déficit prévu de 14 milliards $ cette année. Mais le premier ministre caquiste tente de «réparer les pots cassés», avec des resserrements budgétaires et des suppressions de postes dans la fonction publique.

Publicité
Immigration

En immigration, malgré la «perte de contrôle» des dernières années, le plan déposé récemment par le ministre Jean-François Roberge prévoit des baisses draconiennes, souligne Jean-François Daoust.

François Legault pourra alors dire, en 2026, «si ça ne vous intéresse pas l’indépendance du Québec, nous on est un gouvernement nationaliste avec un plan robuste», observe le professeur.

Plusieurs embûches pour François Legault d’ici 2026
  • Le vaste remaniement prévu pourrait faire des insatisfaits... et mener à d’autres démissions de députés.
  • Le fiasco SAAQclic restera dans l’actualité avec la poursuite de l’enquête publique, le témoignage de ministres comme Geneviève Guilbault et François Bonnardel, ainsi que le dépôt du rapport de la commission Gallant. L’UPAC enquête également dans le dossier.
  • Le Vérificateur général déposera au printemps un rapport d’enquête sur les milliards de dollars octroyés à la filière batterie, qui a déjà fait les manchettes avec l’échec de Northvolt.
  • Les négociations difficiles se poursuivront avec les médecins pour imposer une réforme de leur rémunération, incluant des pénalités liées à la performance.
  • La ministre Maïté Blanchette Vézina devra réussir le grand écart pour faire adopter sa réforme du régime forestier, très mal accueillie par les divers groupes concernés, outre la grande industrie. 
Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité