Les Blue Jays s’inclinent devant une autre vedette japonaise, et le Canada est tout à l’envers

Benoît Rioux
TORONTO | Kevin Gausman a été extraordinaire pendant ses six premières manches au monticule pour les Blue Jays, mais le Japonais Yoshinobu Yamamoto a été aussi imposant que le mont Fuji pour aider les Dodgers de Los Angeles à niveler les chances au terme du deuxième match de la Série mondiale.
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En l’emportant par le pointage de 5 à 1, les Dodgers ont réussi à partager les honneurs des deux premières parties disputées à Toronto. La Série mondiale se transportera maintenant à Los Angeles pour les trois prochains matchs, de lundi à mercredi.

Gausman, qui était le partant des Jays, a longtemps fait le nécessaire pour permettre à son équipe de batailler. Il n’avait cédé qu’un point et deux coups sûrs après six manches avant d’allouer des circuits en solo à Will Smith et à Max Muncy en début de septième. La claque de Smith a été frappée à plus de 400 pieds, coupant le souffle momentanément aux partisans des Blue Jays.
Yamamoto, qui semble posséder un bras en caoutchouc, a pour sa part lancé neuf manches et permis seulement quatre coups sûrs. À son plus récent départ, l’artilleur nippon avait également réussi un match complet de neuf manches, le 14 octobre à Milwaukee, dans le deuxième match de la série de championnat de la Nationale face aux Brewers.
Une première fois depuis Schilling
Curt Schilling avait été le dernier lanceur à réaliser deux matchs complets consécutifs en séries éliminatoires, en 2001, avec les Diamonbacks de l’Arizona.
«Ses différents lancers étaient bons et je sentais d’abord qu’il pouvait se rendre jusqu’à six manches, a commenté Dave Roberts, gérant des Dodgers, dans sa conférence d’après-match. Ensuite, son total de lancers ne grimpait pas tellement et je ne voyais aucune baisse dans son exécution. C’était une évidence pour moi que je devais l’envoyer à nouveau en neuvième manche.»
«Je suis très content d’avoir complété le match», a pour sa part émis Yamamoto, qui a terminé sa soirée avec 105 lancers, dont 73 pour des prises.
En saison régulière, Yamamoto a lancé six manches ou plus lors de 18 de ses 30 départs.
Mauvaise présence pour Guerrero fils
Alejandro Kirk a produit le seul point des Blue Jays contre Yamamoto, grâce à un ballon-sacrifice en troisième manche. George Springer en avait alors profité pour filer au marbre. Vladimir Guerrero fils a pour sa part conclu la rencontre avec un coup sûr, soit un simple, en quatre présences au bâton.
Avec deux hommes sur les sentiers et aucun retrait, dès la première manche, Vladdy a notamment raté une belle occasion de produire un point, peu importe la façon, mais il a bêtement été retiré au bâton. Même en frappant un roulant au centre du terrain pour le double jeu, il aurait alors été plus utile aux Blue Jays.
«Ç’a probablement été notre meilleure chance, vous savez, avec des coureurs aux premier et troisième buts alors qu’il n’y avait aucun retrait», a souligné le gérant des Blue Jays, John Schneider, en conférence de presse.

Schneider a surtout reconnu la «très bonne performance» de Yamamoto, pour conclure la première manche, mais aussi tout au long de la soirée.
À sa décharge, Guerrero fils subissait alors seulement son quatrième retrait sur des prises des éliminatoires à sa 57e apparition au bâton. Le moment n’était simplement pas opportun, mais il faut rappeler que c’était aussi Yamamoto contre lui. Le deuxième Japonais le plus populaire des Dodgers, derrière le phénomène Shohei Ohtani, a quand même totalisé plus de 200 retraits au bâton au cours de la dernière saison. Ils sont seulement 12 à avoir atteint ce plateau, cette année. Yamamoto serait possiblement la plus grande vedette chez bien d’autres équipes du baseball majeur.
- Joe Carter n’a pas effectué le meilleur lancer protocolaire de l’histoire, avec un bond à mi-chemin entre le monticule et le marbre, mais Toronto lui pardonne facilement. Il demeure double vainqueur de la Série mondiale avec les Blue Jays, en 1992 et 1993, ayant joué les héros avec le circuit gagnant en fin de neuvième manche lors de la plus récente conquête.