À TVA: Marilyn Castonguay s’illustre dans la série «Ma mère»

Guillaume Cyr | Agence QMI
Valérie a autant de peine que de haine dans les yeux quand elle regarde sa mère Chantal dans la série «Ma mère», qui traite des effets collatéraux de la bipolarité au sein d’une famille.
Parce qu’elle est l’aînée, Valérie (excellente Marilyn Castonguay) a veillé au bonheur de son frère (Steve Gagnon) et de sa sœur (Rachel Graton), sa mère Chantal (remarquable Chantale Fontaine) se révélant plus qu’inadéquate à maintes reprises.
Chantal pouvait partir sur une balloune pendant des semaines, voire des mois, et quand elle faisait acte de présence à la maison, un rien la faisait sortir de ses gonds ou elle se terrait au sous-sol, empreinte à un profond désespoir. Valérie a tout encaissé, a pris soin des autres, dont son père mourant, jusqu’à ce que sa mère couche avec son conjoint Martin (Richard Robitaille), avec qui, par-dessus le marché, la femme de 58 ans a réalisé une importante fraude l’ayant menée en prison.

Valérie est partie en vrille à la suite de cette ultime trahison de celle qui lui a donné la vie. Depuis, son quotidien est «intense et noir», résume son interprète, Marilyn Castonguay, parlant d’un rôle en or en raison des nombreuses dimensions de son personnage.
«Valérie n’est plus capable d’absorber les défis professionnels, l’amour, elle est dans le rejet et elle fait le minimum. Par-dessus tout, ce qui la réconforte, c’est la consommation.»
En effet, Valérie boit énormément dans la série réalisée par François Bouvier. Elle consomme aussi de la cocaïne, ne prend plus soin d’elle, est toujours enragée et est devenue joueuse compulsive, alors que les sous se font de plus en plus rares. Après avoir perdu son travail et s’être fait confisquer son véhicule, elle poursuit sa descente aux enfers, ce mardi, son œuvre d’autodestruction ne semblant avoir aucune autre finalité que la déchéance.
«Elle n’est pas capable d’aller chercher de l’aide, car elle n’est pas capable de sortir cette colère-là, elle n’est pas capable non plus de tant l’identifier ou de l’assumer.»
La cohabitation forcée de Valérie et de Chantal a permis de réaliser que la fille et la mère ont le même tempérament. Valérie pourrait-elle donc avoir hérité du trouble bipolaire de Chantal ou est-ce plutôt la consommation et la dépression qui exacerbent ses comportements actuels?
La comédienne de 38 ans préfère ne rien dire, de peur de priver les téléspectateurs de leur plaisir de découvrir la suite. Contrairement à Chantal qui a toujours cru que ses extravagances étaient liées à la dépression – on lui a finalement diagnostiqué un trouble bipolaire en prison –, Valérie est seule dans son coin et refuse toute intervention. Contradictoirement, elle reproche à sa mère de ne pas avoir requis l’aide dont elle avait besoin pour s’occuper de ses enfants.
Deuil de deux jours
Même si «Valérie [l]’habitait tout le temps», Marilyn Castonguay a appris à se «protéger» des personnages plus sombres, surtout pendant son solo théâtral «Les filles et les garçons», qui traitait d’un infanticide. Dans le cas de «Ma mère», le plus ardu a plutôt été de dire adieu à Valérie, son deuil s’étant étiré sur deux jours, une première en 12 ans de carrière.
«Quand je jouais Valérie, j’étais dans l’action, j’avais l’impression d’être efficace et utile pour elle, et la minute où le tournage a pris fin, c’est comme si je la laissais seule avec ses problèmes et que je ne pouvais plus rien régler pour elle.»
Produite et écrite par Anne Boyer et Michel D’Astous de Duo Productions, la série «Ma mère» est diffusée chaque mardi, à 20 h, à TVA.
D’autres projets pour Marilyn Castonguay
Marilyn Castonguay doit reprendre son rôle désormais mythique de Huguette dans l’ultime saison de la série «C’est comme ça que je t’aime», dont le tournage se mettra en branle en 2023. Elle était cet automne dans «Anna et Arnaud», série avec Guylaine Tremblay et Nico Racicot qui peut être rattrapée sur TVA+. On la verra également au cinéma l’an prochain dans «Frontières», plus récente offrande de Guy Édoin.