À travers le tumulte contre les Sénateurs, un jeune pourrait avoir confirmé sa place avec le Canadien

Kevin Dubé
Oliver Kapanen avait déjà une longueur d’avance et, avec le match qu’il a connu mardi face aux Sénateurs, il en a probablement maintenant deux dans la course pour les dernières places disponibles à l’attaque chez le Canadien de Montréal.
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Le collègue Jonathan Bernier le notait avec justesse, avant la rencontre de mardi: l’utilisation qu’a faite Martin St-Louis de Kapanen, durant le camp d’entraînement, porte à croire que le plan est que le Finlandais fasse partie du grand club quand la saison régulière débutera, le 8 octobre prochain à Toronto.
On l’a placé au centre à la place de Kirby Dach, quand ce dernier a été blessé, avec Patrik Laine et Ivan Demidov, lors d’un match intraéquipe. Il a joué avec Alex Newhook et Zachary Bolduc lors d’un match préparatoire face aux Penguins de Pittsburgh et, mardi, contre les Sénateurs d’Ottawa, son trio complété par Demidov et Newhook a été le plus dangereux du Tricolore.
Une chimie avec Demidov et Newhook
Martin St-Louis ne l’a jamais dit textuellement, mais les opportunités qu’il a offertes à Kapanen suggèrent qu’il le voit parmi le groupe de la LNH. Ou à tout le moins, il lui a donné toutes les chances de le démontrer.
Mardi, c’est évidemment la foire survenue entre le CH et les Sens qui a capté l’attention, mais, outre les combats et les coups salauds, c’est probablement le jeu de Kapanen qui aurait été l’histoire du match.
L’attaquant finlandais a inscrit le premier but des siens en première période et a obtenu quelques autres bonnes chances de marquer.
Ceux qui voyaient avec pessimisme Demidov se retrouver aux côtés de Newhook et Kapanen peuvent se raviser. La chimie entre les partenaires de ce trio était évidente et leur unité a été en mesure de jouer avec un rythme soutenu qui a permis à Demidov d’évoluer dans ce qu’il fait le mieux: le contrôle de la rondelle.
Il s’agit d’une combinaison qui pourrait être fort intéressante pour le CH en début de saison et qui pourrait offrir à Demidov des confrontations moins fréquentes face aux meilleurs défenseurs adverses à cinq contre cinq.
«Tu le regardes [Kapanen] cette année par rapport au même moment l’an dernier, et ses actions défensives sont pas mal similaires, mais ses actions offensives ont pris un autre niveau. Il est habitué à la vitesse de la ligue et connaît plus ses repères offensivement», analysait St-Louis, mardi soir.
«Tu peux le mettre dans n’importe quelle situation. Tu sais toujours où il va être placé. Je regarde des vidéos et je sais toujours ce qu’il va faire lors de la prochaine action. C’est un gars qui est prévisible pour ses coéquipiers, ce qui rend leur vie facile.»
Une lutte à quatre?
Rien n’est coulé dans le béton, mais il serait difficile de justifier un renvoi de Kapanen à Laval à ce stade-ci du camp.
Il reste donc Joe Veleno, Samuel Blais, Florian Xhekaj et Owen Beck pour deux places en attaque.
Sur le plan strictement logistique, Veleno et Blais ont l’avantage de devoir passer par le ballottage, s’ils devaient être retournés dans la Ligue américaine. Certes, les joueurs réclamés au ballottage à la fin des camps d’entraînement, alors que les alignements de toutes les équipes sont pas mal pleins, sont plutôt rares, mais, qu’importe, le risque existe quand même.
Mais outre la logistique, ils ont de l’expérience. Une donnée qui n’est pas à négliger en tenant compte que le CH en a perdu de l’expérience en attaque avec les départs de Joel Armia et Christian Dvorak.
Xhekaj la licorne
Dans le cas de Xhekaj, son cas demeure intéressant puisqu’il apporte un aspect physique qu’il a été en mesure de démontrer durant le camp d’entraînement.
Il n’a pas eu peur de jeter les gants contre Nicolas Deslauriers des Flyers de Philadelphie et, mardi, il a donné du fil à retordre à Jan Jenik qui est ressorti du combat le visage ensanglanté.
Mais ce n’est pas strictement sur sa capacité à jeter les gants que Martin St-Louis et le personnel d’entraîneurs baseront leur jugement.
«On a besoin de joueurs qui peuvent apporter une contribution physique et si des choses comme [ce qui est arrivé mardi] arrivent, ils sont capables d’en prendre. Mais je ne juge pas Flo [Florian Xhekaj] juste parce qu’il peut se battre, tout comme Arber. C’est un bonus qu’ils puissent le faire, mais peuvent-ils jouer le jeu qui est devant eux et contribuer à l’unité de cinq sur la patinoire?»
Est-ce que l’impact physique du petit frère d’Arber Xhekaj sera assez pour qu’il commence l’année à Montréal et pour forcer l’organisation à soumettre l’un des deux vétérans au ballottage?
C’est à suivre.
Le CH a profité d’une journée de congé mercredi avant de reprendre l’entraînement jeudi, au centre Vidéotron. L’entraînement, qui débute à 10h, sera ouvert au public.