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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

À tous les pères

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Photo portrait de Richard Martineau

Richard Martineau

2022-06-19T09:00:00Z
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À tous les pères qui triment dur pour pourvoir aux besoins de leur famille, 

À tous les pères qui consolent leurs enfants, 

À tous les pères qui pleurent et qui ragent lorsqu’ils apprennent, en lisant le journal, qu’un père a tué sa femme et ses enfants, 

À tous les pères qui se déguisent en père Noël, qui jouent au ballon, qui vont à l’aréna ou à la salle de concert applaudir leurs enfants,

À tous les pères pompiers, policiers, ambulanciers, infirmiers et soldats,

À tous les pères qui ont un deuxième emploi pour boucler les fins de mois,  

À tous les pères qui amènent leur fils voir Le Parrain, comme leur père a fait avec eux, et comme leur fils fera peut-être un jour avec le sien,

À tous les pères qui jamais au grand jamais ne demanderont à leurs filles de porter un voile et de cacher leur féminité,  

À tous les pères qui, un jour, ont dit au curé de se mêler de ses affaires,

À tous les pères qui se foutent avec qui leurs enfants couchent pourvu qu’ils soient heureux, 

À tous les pères qui aiment leurs enfants comme ils sont,

Aux pères adoptifs ou mariés avec un autre père,

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Aux pères chétifs et à ceux qui font de la pompette en se regardant dans le miroir, 

Aux pères qui, par leurs comportements, enseignent à leur fils à respecter les femmes,

À tous les pères qui amènent leurs enfants au parc, 

Aux pères qui cuisinent comme Ricardo comme à ceux qui font brûler de l’eau, mais connaissent les numéros de téléphone de St-Hubert, de Domino’s et de Benny par cœur, 

À tous les pères qui passent pour des héros juste parce qu’ils promènent bébé dans une poussette une fois par semaine (alors que la mère fait ça les six autres jours),  

Aux papas poules, aux papas traditionnels, aux papas qui ne parlent pas assez et à ceux qui parlent trop, 

Aux pères qui savent que le temps est venu d’enlever les petites roues d’appoint au vélo de leurs enfants,

Aux pères séparés qui pleurent dans leur auto après avoir mené leurs enfants chez leur mère,

Aux fils qui, malgré un père manquant, sont devenus des pères présents, 

À Louis Bélanger, réalisateur de Gaz Bar Blues, le plus beau film sur les pères,

À ce père qui n’a pas hésité une seconde à sacrifier l’un de ses plus grands rêves et à quitter son poste de chef des troupes souverainistes pour pouvoir voir ses enfants grandir et s’épanouir et les amener à l’école ou à la garderie en vélo, 

À mon papa qui, lorsqu’il arrivait à la maison à minuit et demi le vendredi soir après avoir fait son quart de travail à l’usine, nous réveillait ma sœur et moi pour qu’on mange de la pizza, 

À tous les pères qui célèbrent la fête des Mères, 

À tous les pères qui ne se reconnaissent pas dans le portrait caricatural que trop de militantes exaltées brossent des pères,

À tous les pères qui sont d’excellents pères grâce à leur père,

Ou qui sont d’excellents pères malgré leur père,

Bonne fête des Pères.

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