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L'article provient de TVA Sports
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À sa première course depuis le décès de sa mère, Justine Dufour-Lapointe remporte la victoire en Espagne

Photo Jeremy Bernard, Freeride World Tour
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Photo portrait de Richard Boutin

Richard Boutin

2025-01-17T19:06:39Z
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À l’écart de la compétition, l’an dernier, en raison de la maladie et du décès de sa mère, Justine Dufour-Lapointe a effectué un retour de la plus belle des façons en remportant, vendredi à la station de Baqueira Beret, en Espagne, la première étape de la saison du Freeride World Tour.

Championne de la discipline en 2023 à ses débuts après trois participations aux Jeux olympiques en bosses, Dufour-Lapointe était animée par de nombreux sentiments lorsqu’elle s’est élancée du haut de La Bamba, qui comporte des sections à 40 degrés d’inclinaison et une autre qui atteint 53 degrés.

Photo Jeremy Bernard, Freeride World Tour
Photo Jeremy Bernard, Freeride World Tour

«J’avais peur et c’est quelque chose que j’appréhendais de revenir à la compétition après un arrêt d’un an, a-t-elle raconté. J’étais nerveuse. C’est un sport extrême et tu dois être là à 100%. Je me demandais si j’allais être encore capable. Parce que je skie depuis tellement longtemps, tout s’est bien passé. C’est comme reprendre le vélo. J’ai ressenti un soulagement quand j’ai franchi la ligne d’arrivée.»

«Je pouvais la sentir»

Sa mère, décédée en mars dernier, était dans les pensées de Justine. «En haut de la montagne, je pouvais la sentir et j’étais plus proche d’elle qu’au cours des derniers mois, a-t-elle confié, des trémolos dans la voix. Je l’entendais me dire de faire attention. Je pense vraiment qu’elle était là. C’était magique. J’ai couru pour elle et j’ai eu le courage d’affronter ce gros défi.»

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«C’est la première course que je faisais sans ma mère et c’était vraiment spécial, de poursuivre la médaillée d’or des Jeux de Sotchi en 2014. Ma mère était ma plus grande fan, mon pilier et elle m’appuyait dans toutes mes idées et mes projets. Ce fut foudroyant de vivre ce vide avant le départ. Elle me laissait toujours un message le matin de la course en me disant: “Vas-y, ma poupée, ça va bien aller.”»

Elle voulait appeler sa mère après sa victoire

Un vieux réflexe est remonté à la surface quand elle a complété sa descente. «Quand je suis arrivée en bas, je me suis dit que je devais appeler ma mère. C’est toujours la première personne que j’appelais après une course. J’ai par la suite réalisé que ce n’est plus possible. Ce n’est plus la même réalité. Ça fait un gros pincement au cœur. Je dois vivre chaque étape de mon deuil.»

Si elle reconnaît s’être interrogée sur la suite de sa carrière, Dufour-Lapointe assure qu’elle ne voulait pas accrocher ses skis. «Dans mon cœur, ce n’était pas fini, a-t-elle mentionné. Je suis en pleine croissance dans ce nouveau sport et je veux voir jusqu’où je peux aller. Je veux atteindre mon plein potentiel. J’avais peur, mais l’envie de skier était plus forte.»

«J’ai attaqué cette nouvelle saison de la même façon que la vie, soit avec le sourire et en étant positive, d’ajouter la médaillée d’argent aux Jeux de Pyeonchang en 2018. Au sommet de la montagne, je me disais que j’étais chanceuse de représenter le Québec et le Canada.»

Cette victoire en lever de rideau de la saison comble Dufour-Lapointe. «Je suis fière et heureuse. J’ai réussi la descente que je voulais. J’étais en contrôle et j’ai atterri mon backflip. J’ai plus confiance en mes habiletés et je vais plus vite. Je n’ai jamais ressenti autant d’adrénaline.»

La prochaine étape aura lieu la semaine prochaine à Val Thorens, en France.

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