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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

À peine condamné, un proxénète est à nouveau accusé d’avoir exploité sexuellement une autre femme

La victime présumée aurait été sous son joug pendant plus de six ans

Jeffrey Audet au palais de justice de Montréal en avril 2023.
Jeffrey Audet au palais de justice de Montréal en avril 2023. Photo Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2024-02-06T16:30:00Z
2024-02-06T16:32:31Z
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À peine condamné, un proxénète qui avait été coincé grâce à la vigilance de la mère de sa jeune victime n’en a pas terminé avec la justice, lui qui devra à nouveau se défendre d’avoir exploité sexuellement une autre femme.

• À lire aussi: Coincés grâce à la vigilance d’une maman: un homme et une femme reconnus coupables de proxénétisme

Jeffrey Audet fait face à de graves accusations: on lui reproche de s’être adonné au proxénétisme pendant six ans. 

Durant ces années, sa victime présumée aurait aussi été agressée sexuellement, aurait subi du harcèlement et aurait été forcée à avoir des relations sexuelles sous la menace.

Jeffrey Audet a déjà été jugé pour proxénétisme. Il avait été reconnu coupable au terme de son procès l’an dernier.

S’il avait pu jouir d’être en liberté tout au long des procédures, cette fois-ci, c’est derrière les barreaux qu’il patientera jusqu’à son procès. 

En 2018, il avait incité une adolescente, qu’il venait de rencontrer dans un motel, à offrir des services sexuels. La jeune n’avait que 17 ans et était alors en fugue. L’accusé savait qu’elle était mineure et lui avait promis qu’elle ferait de l’argent rapide.

Policier incognito

En une semaine, elle avait fait au moins 15 clients. C’est Audet qui gérait les annonces de ses services sur les sites d’escortes et qui lui trouvait des clients. 

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Après chaque service offert, elle devait lui remettre 50% de ses gains. 

Mais grâce à l’acharnement de sa mère qui la cherchait, l’ado avait été retrouvée. 

La jeune, qu’on ne peut nommer, avait appelé sa maman à partir du téléphone d’Audet. Ne reconnaissant pas le numéro, la femme avait effectué des recherches dans un moteur de recherche. 

Elle était tombée sur des annonces de services sexuels mettant en vedette son enfant en sous-vêtements. Elle avait immédiatement appelé la police.

Un enquêteur de Longueuil avait ensuite pris rendez-vous de façon incognito avec l’adolescente, pour ensuite la ramener chez elle. 

Observation sur la peine

L’accusé s’était défendu en niant tout. Et même si l’ado avait elle-même dit être volontaire, le juge Antoine Piché avait condamné le proxénète, puisqu’il savait que la jeune avait 17 ans. La loi interdit d’amener une victime mineure à rendre des services sexuels moyennant rétribution. 

«Le fait que la personne mineure accepte volontairement d’offrir des services sexuels ne change rien à l’affaire. [...] La société ne peut tolérer que la naïveté et l’immaturité de la jeunesse soient instrumentalisées pour inciter les personnes mineures à offrir des services sexuels moyennant rétribution», a écrit le magistrat dans son jugement en novembre dernier. 

Jeffrey Audet doit revenir prochainement pour les observations sur la peine en lien avec le dossier impliquant la victime mineure. 

Il vient aussi d’être accusé dans un autre dossier de menaces de mort sur un individu. 

Il doit revenir au palais de justice de Montréal dans les prochains jours. 

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