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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

À Ottawa, le délire multiculturaliste ne se repose jamais

Photo Agence QMI, René Leclerc
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Photo portrait de Joseph Facal

Joseph Facal

2025-07-21T15:30:00Z
2025-07-21T16:23:12Z
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Les juifs et les musulmans pratiquants suivent quelques règles alimentaires dictées par leurs convictions religieuses.

Cet ensemble de règles est globalement qualifié de «casher» pour les premiers et de «halal» pour les seconds, ce qui signifie «permis» parce que conforme à la doctrine.

Le refus de manger du porc et la consommation de viande issue d’un animal dont l’abattage a respecté un certain rituel sont les plus connus.

Non!

Honnêtement, cela ne me dérange guère, tant que la liberté des autres est respectée.

Après tout, il fut un temps où beaucoup de catholiques se privaient de viande le vendredi et jeûnaient pendant le carême.

Aujourd’hui, les végétariens et les véganes ont aussi des habitudes alimentaires fondées sur des croyances qui ne sont pas les miennes, mais qui sont légitimes et respectables.

Mais est-ce que l’État, lui, doit encourager et même subventionner la production de viande conforme aux préceptes religieux judaïques et islamiques?

Est-ce que l’argent de mes impôts doit servir à financer une augmentation de la production de viande casher et halal?

Au Canada, la réponse est apparemment oui, puisque c’est exactement ce que fait le gouvernement fédéral.

Une lectrice attire mon attention sur un très discret programme du ministère fédéral de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire destiné à investir des fonds publics dans la production de viande rouge casher et halal. Vous trouverez cela ici.

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Le programme s’adresse aux entreprises privées déjà engagées dans ce type de production ou à ceux qui veulent se lancer.

On vise notamment à aider les abattoirs concernés à «accroître leur efficacité».

Les fonds pourront être consacrés à l’achat de l’équipement requis (convoyeurs, outils de coupe, lames, etc.) ou à l’embauche d’un consultant pour les aider.

Les projets admissibles pourront recevoir jusqu’à deux millions de dollars d’aide gouvernementale par demandeur.

Les coûts admissibles seraient partagés 50-50 entre le gouvernement et l’entrepreneur.

Ottawa reçoit des demandes jusqu’au 1er septembre 2026.

Le coût total du programme est de 25 millions $, répartis sur deux exercices financiers (2025-2026 et 2026-2027).

Le problème ici, je le redis, n’est pas la production ou la consommation casher ou halal, ou fondée sur quelque autre conviction.

Le problème n’est évidemment pas non plus dans une foi et une pratique religieuse vécues dans le respect d’autrui.

Le problème, c’est l’utilisation de votre argent et du mien pour encourager un communautarisme ethnoreligieux.

Laïcité

Mais évidemment, nous sommes au Canada, le seul de ces pays ayant adhéré à la doctrine multiculturaliste, qui refuse aujourd’hui d’en voir les conséquences désastreuses et de faire marche arrière.

Mark Carney semble déterminé à cet égard à être le continuateur de Justin Trudeau, lui-même exécuteur zélé de cette funeste idéologie introduite jadis par son père.

Pendant ce temps, le Québec, avec les demi-pouvoirs d’un demi-État, s’évertue à essayer d’établir la laïcité comme philosophie fondant les rapports entre l’État et les citoyens.

Les Québécois finiront-ils par comprendre?

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