À l’ONU, les États-Unis dénoncent le «cynisme» de Moscou qui protège la Corée du Nord

Les États-Unis ont dénoncé mercredi le «cynisme» de la Russie qui fait «obstruction» à l’application des sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord pour tenter d’«échapper» aux critiques sur ses importations d’armes nord-coréennes. 

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En mars 2024, la Russie, en mettant son véto à une résolution du Conseil de sécurité, a imposé la fin du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre Pyongyang et son programme nucléaire.

Les sanctions décidées en 2006 et renforcées plusieurs fois depuis sont toujours en place, mais le comité chargé de les surveiller n’existe plus.

Dans ce contexte, plusieurs membres du Conseil, dont les États-Unis et la Corée du Sud, ont convoqué cette réunion mercredi, pour s’assurer que les États membres soient «au courant des violations des sanctions et des activités de contournement qui génèrent des revenus pour les programmes illégaux d’armes de destruction massive et de missiles balistiques» nord-coréens, a déclaré l’ambassadrice américaine par intérim Dorothy Shea.

La Corée du Nord «continue effrontément de violer les résolutions du Conseil en exportant du charbon et du fer vers la Chine», a-t-elle noté.

Et depuis septembre 2023, elle a transféré «plus de 24 000 conteneurs de munitions et de matériel lié à des munitions, ainsi que bien plus de 100 missiles balistiques vers la Russie pour utilisation contre l’Ukraine», a-t-elle ajouté.

«Il est clair, sur la base des preuves présentées aujourd’hui, que la Russie fait obstruction avec cynisme au travail du Conseil sur l’application des sanctions contre la Corée du Nord pour essayer d’échapper aux reproches sur ses propres violations», a-t-elle insisté.

L’ambassadeur sud-coréen Joonkook Hwang s’est joint à ces critiques, dénonçant la «coopération militaire illégale» entre Russie et Corée du Nord.

«Alors que les actions de Pyongyang défient clairement et continuellement les décisions du Conseil, le Conseil devrait envisager un renforcement des sanctions existantes, pas leur affaiblissement», a-t-il ajouté.

Celui-ci estime que le soutien russe permet notamment la poursuite du programme nucléaire nord-coréen, mais aussi la «revitalisation» de son industrie d’armements conventionnels.

En mai 2022, la Russie et la Chine avaient mis leur veto à une résolution imposant de nouvelles sanctions contre Pyongyang.

Depuis 2019, les deux pays, mettant notamment en avant la situation humanitaire de la population nord-coréenne, réclament l’allègement des sanctions, qui n’ont pas de date de fin.