À l’approche de la cinquantaine, Catherine Proulx-Lemay ajoute une corde à son arc
Michèle Lemieux
Actrice, doubleuse et maintenant enseignante, Catherine Proulx-Lemay continue de diversifier ses activités au fil des années. Parce qu’elle brûlera les planches tout l’été dans la pièce Peut contenir des traces d’égo, présentée au Théâtre La Marjolaine, elle s’installera dans les Cantons-de-l’Est une partie de la belle saison.
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Compte tenu de ton horaire, il n’y aura pas de voyage au programme cet été...
Non, mais je reviens d’un voyage de 10 jours en Italie avec mes deux grandes amies. Nous sommes allées célébrer nos 30 ans d’amitié en Sicile. Ç’a été ça, mes vacances. Le reste du temps, je fais beaucoup de doublage et j’ai commencé à l’enseigner. Lorsque je ne serai pas à Eastman pour jouer au théâtre, je serai à Montréal pour travailler en doublage ou en tournage.
N’as-tu pas aussi voyagé avec Noémie en début d’année?
Oui, nous avons fait une petite escapade à Miami. Je suis aussi allée à Cuba l’automne dernier pour tourner le film Pédalo, puis j’ai tourné dans une coproduction à Bruxelles, en Belgique, pendant quatre jours. C’est une année durant laquelle j’ai beaucoup voyagé, alors je suis rassasiée sur ce plan.
Quand on travaille beaucoup, il faut trouver le moyen de se faire plaisir, de se récompenser.
Tout à fait, c’est important, surtout en vieillissant. Et comme mes enfants grandissent, ça vient avec un peu plus de liberté.
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Comment mets-tu ce temps à profit?
Je fais beaucoup de jogging, je passe beaucoup de temps avec mon chien. Je vais au chalet, je me promène dans la nature. Je suis quand même pas mal occupée, mais lorsque j’ai du temps, j’essaie de prendre soin de mon monde. Je vois beaucoup mes amis. Approcher la cinquantaine, c’est aussi renouer avec ses amis. Ils ont toujours tenu une grande place dans ma vie, mais le temps dont je dispose, j’ai envie de l’investir dans mes relations. J’ai un amoureux depuis un an. Nous en sommes encore à nos débuts.
C’est encore la lune de miel?
Oui. Nous passons beaucoup de temps ensemble. Et je développe des projets. Compte tenu de tout ce qui se passe dans le milieu artistique, ça me fait réfléchir. Je me demande ce que je pourrais faire d’autre. Je me questionne. J’ai commencé à faire du coaching pour des acteurs professionnels. J’ai postulé pour être prof d’interprétation dans une école de théâtre. J’ouvre un peu mes horizons. Je veux encore jouer, bien sûr, mais je n’ai pas envie de frapper un mur ou de me retrouver devant rien à 50 ans. Ce n’est pas un âge facile pour les femmes en général: il y a la ménopause, les changements hormonaux, les enfants qui vieillissent, etc. Mais ça pose aussi des enjeux dans la vie des actrices. En termes de présence à l’écran, de rôles intéressants, il y en a peu. Je suis dans cette réflexion actuellement. C’est une drôle de réalité que celle du travailleur autonome...
C’est difficile de croire que tu auras 50 ans sous peu...
C’est fou! On dit que 50 ans est le nouveau 40. J’avoue que c’est ainsi que je me sens dans ma tête, dans mon coeur. C’est un milieu qui nous garde jeunes, ouverts d’esprit. Nous côtoyons des gens de différents horizons, milieux et groupes d’âge. Dans mon coeur, je suis restée à 28 ans... (rires) Je me rappelle avoir lu une entrevue avec Monique Mercure qui racontait avoir eu un choc lorsqu’elle avait changé de casting et qu’elle s’était mise à jouer les grands-mères... Il n’y a pas de honte à ça, mais elle ne se sentait pas parvenue à cet âge. C’est exactement comme ça que je me sens.
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La vie compliquée de Léa Olivier est disponible au Club illico. La pièce Peut contenir des traces d’égo sera présentée à partir du 14 juin au Théâtre La Marjolaine. Info: lamarjolaine.info.
