À l’approche de la campagne électorale, Marchand estime être le candidat de l’avenir
Il met en garde contre la promesse d’abandon du tramway de Sam Hamad, qui équivaut à «se faire hara-kiri»

Stéphanie Martin
Estimant être le candidat «de l’avenir» qui a poursuivi l’élan de Québec, Bruno Marchand met en garde contre la promesse de son adversaire Sam Hamad d’abandonner le tramway, qui équivaudrait pour la région à «se faire hara-kiri».
Attablé dans un café de Charlesbourg, le maire sortant Bruno Marchand a accordé au Journal sa dernière entrevue éditoriale avant la campagne électorale, lors de laquelle il sollicitera un deuxième mandat à la tête de la capitale.
Fier de son bilan des quatre dernières années, il promet de continuer avec «vision» et «courage» de propulser Québec vers l’avant.
C’est ce qui le distingue de son principal adversaire, Sam Hamad, selon lui. Il se considère comme le candidat «de l’avenir», face à l’ancien ministre libéral, qui, soutient-il, propose un retour en arrière sur plusieurs plans, dont celui de la mobilité.
«Ce qui m’importe, c’est l’élan qu’on a donné à la ville. On est partis d’une ville que les gens aiment et dont ils sont fiers, que M. Labeaume, Mme Boucher et M. L’Allier ont aidée à construire. On a gardé et insufflé cet élan. Quand on propose de revenir en arrière, on propose de tuer l’élan.»
Jeter 12 G$ à l’eau
Il pourfend la promesse phare de Sam Hamad, soit l’abandon du mégaprojet de tramway. C’est l’équivalent de jeter 12 G$ d’investissements publics et privés à l’eau, martèle-t-il, pour repartir avec un nouveau projet qui prendra des années à se concrétiser. «Ce serait la pire des nouvelles pour l’économie [...]. Ça serait se faire hara-kiri.»
Il met aussi en garde les partisans du retour en arrière sur plusieurs projets de mobilité comme àVélo, le transport à la demande ou les corridors cyclables VivaCité.
«On ne peut pas crier contre la congestion et ne rien faire [...]. Les gens, si on revenait en arrière, ils verraient comment c’est compliqué», plaide-t-il, car selon lui, la congestion s’en trouverait accrue.
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Il constate que Québec a évolué et est ouverte aux solutions multiples en transport. Les succès que ces projets ont connus le prouvent, soutient le maire. Il croit que Québec a mis la table pour une «révolution», avec la mobilité intégrée, qui en inspirera d’autres en Amérique du Nord.
Bilan solide
Il considère aussi qu’il s’appuie sur un bilan solide, en matière financière, économique et en développement du logement et qu’il dispose d’une équipe forte. «On a réussi très fort en matière financière.»
Bruno Marchand se sent confiant à l’approche de la campagne électorale et estime être bien positionné dans la course. Lors de l’entrevue, il n’a pas fait mention de ses autres adversaires à la mairie, Claude Villeneuve, Jackie Smith ou Stéphane Lachance, dirigeant ses flèches vers Sam Hamad, qui selon lui vit un «très difficile début de campagne», lui qui a pourtant «vanté son expérience ad nauseam», assène-t-il.

À la conquête des banlieues
Bruno Marchand a l’intention de déployer des efforts de campagne dans les banlieues, un terrain où il rencontre plus d’adversité. Ce qui a créé de «l’interférence» dans sa relation avec les banlieues est le fait que le tramway, un projet ancré dans les quartiers centraux, a occupé beaucoup d’espace médiatique dans les 12 à 15 premiers mois de son mandat, analyse-t-il. Les gens des quartiers périphériques ont eu l’impression que cela ne les concernait pas, convient-il. Cela a peut-être fait de l’ombre à plusieurs initiatives qui s’y sont développées, comme les rues commerciales. «On a investi dans les infrastructures sportives et de quartier comme jamais, partout dans la ville.» Il compte marteler ce bilan.
Des dossiers prioritaires
Parmi les dossiers qui rendent Bruno Marchand le plus fier de son premier mandat figure la gestion financière rigoureuse. «On a continué de diminuer la dette, on a la plus faible croissance de taxes de toutes les grandes villes du Québec», se félicite-t-il. Le dépassement des cibles en matière de construction de logements arrive cependant en tête de liste. Et il compte accélérer. «Je vous annonce qu’on va faire passer de 80 000 à 100 000 logements notre objectif sur 2040.» Le logement sera donc un dossier prioritaire d’un éventuel second mandat. Tout comme la mobilité intégrée, ce système qui permet de regrouper dans une seule application mobile plusieurs modes de transport. Il souhaite aussi accroître la capacité d’accueil des nouveaux arrivants et travailler sur le vivre-ensemble. De plus, le développement économique et l’adaptation de la ville aux changements climatiques figurent sur sa liste.
Un ténor, pas un ministre avec un «tire-pois»
Le remaniement ministériel qui s’en vient sera l’occasion pour le premier ministre François Legault de poser un geste pour la capitale en nommant un ministre fort qui sait «mettre le poing sur la table» et qui sera «un ténor au conseil des ministres», affirme M. Marchand. «M. Legault doit démontrer son intérêt pour la Capitale-Nationale, et la nomination qu’il fera et la priorité qu’il en fera [importeront]. C’est pas juste de faire une nomination. On aura beau nommer l’héroïne extraordinaire, si on l’envoie avec un tire-pois, elle ne gagnera pas grand guerres!» Il dit avoir une bonne relation avec l’actuel ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien. «Je suis prêt à retravailler avec lui, on a de bons liens.»
Citation
«Quelqu’un qui veut revenir en arrière, il est en train de dire que l’élan actuel ne l’intéresse pas. Il est en train de dire que ça nous arrache les ailes.»
–Bruno Marchand, maire sortant de Québec, au sujet de son adversaire dans la course à la mairie Sam Hamad
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