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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

A la Mostra de Venise, Julia Roberts défend un cinéma qui dérange

AFP
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Agence France Presse

2025-08-29T18:55:27Z
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Julia Roberts a défendu vendredi, à la Mostra de Venise, la capacité du cinéma à bousculer les consciences avec son nouveau film, un thriller psychologique très attendu sur fond de scandale sexuel dans une université américaine.

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La star hollywoodienne vient pour la première fois sur le Lido pour présenter Après la chasse (hors compétition) du réalisateur italien Luca Guadagnino (réalisateur de Appelle-moi par ton nom), qui a surpris la critique par son discours parfois perçu comme ambigu sur le féminisme contemporain.

Elle y incarne Alma, une professeure de philosophie à la prestigieuse université de Yale, confrontée à un dilemme quand une de ses étudiantes accuse son ami et collègue Hank (Andrew Garfield) d'agression sexuelle.

Interrogée sur le risque de voir le film assimilé à un manifeste de la cancel culture, l'actrice a expliqué qu'il cherchait à interroger plutôt qu'à donner des réponses, sans prendre parti.

«Chacun exprime des sentiments, des émotions et des points de vue différents. Vous réalisez vos convictions profondes, car nous les remuons pour vous», a-t-elle déclaré aux journalistes.

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A l'heure où «nous sommes en train de perdre l'art de la conversation dans l'humanité actuelle», le film «ne fait aucune déclaration» mais «met les gens au défi d'engager le dialogue et de s'enthousiasmer ou de s'indigner, à chacun de voir».

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Produit par Amazon, ce thriller psychologique à la narration lente aborde aussi le sujet du fossé générationnel entre une jeunesse américaine radicalisée sur les sujets de société et de genre et un corps enseignant blanc, bourgeois, plus conservateur.

Journalisme à l'honneur

Si Julia Roberts est, à 57 ans, une novice sur le Lido, le réalisateur Park Chan-wook y revient vingt ans après sa dernière visite. Elle remontait à 2005, pour le film Lady Vengeance.

Le maitre coréen (Mademoiselle, Old Boy) adapte ici le roman Le couperet de Donald Westlake, déjà mis en scène par Costa-Gavras en 2005.

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Ce roman noir, paru en 1997, parle d'un «homme qui croit que l'industrie du papier est toute sa vie, que le monde le veuille ou non. Je ressens exactement la même chose pour le cinéma», a confié Park Chan-wook au site de la Mostra de Venise.

Après avoir lu le livre, «je ne pensais pas que ça me prendrait vingt ans pour tourner le film», a-t-il ajouté.

No Other Choice, en lice pour le Lion d'or, raconte l'histoire d'un employé d'une papeterie licencié qui va tout faire pour récupérer sa place, quitte à se débarrasser de ceux qui se mettent en travers de sa route.

Autre adaptation d'un livre sélectionnée en compétition officielle: A pied d'œuvre, de la Française Valérie Donzelli.

Le comédien Bastien Bouillon y joue un photographe décidant de quitter le confort de sa vie bourgeoise pour devenir écrivain, découvrant les affres des petits boulots alimentaires, la précarité et la rudesse de la vie d'artiste.

Après avoir démarré sur une note très politique avec la lettre d'un collectif d'artistes et de cinéastes baptisé Venice4Palestine appelant le festival à dénoncer ouvertement les actions d'Israël dans la bande de Gaza, le soufflé est retombé sur le Lido.

Aucune mention de la guerre au Proche-Orient ou en Ukraine n'a eu lieu lors de la cérémonie d'ouverture mercredi et, jeudi, les stars hollywoodiennes Emma Stone et George Clooney ont accaparé l'attention.

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