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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

À la Fashion Week de Paris, le départ d’Anna Wintour du «Vogue» américain ne surprend pas

MEGA/WENN
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AFP

2025-06-27T18:42:16Z
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Le monde de la mode, réuni à Paris pour la Fashion Week, a été peu surpris par le départ d’Anna Wintour de la direction éditoriale de l’édition américaine de Vogue, saluant son influence dans le domaine tout en pointant son caractère «très dur».

• À lire aussi: En poste depuis 37 ans, la rédactrice en cheffe du magazine «Vogue», Anna Wintour, quitte ses fonctions

Surnommée «la papesse de la mode» et connue pour ses éternelles lunettes de soleil noires dissimulant un regard acéré, elle quitte à 75 ans son poste de rédactrice en chef de Vogue (édition américaine) après 37 ans de règne, mais conserve ses fonctions de directrice des contenus de l’édition internationale de Vogue et du groupe de médias Condé Nast.

«Je doute qu’il y ait une grosse révolution. La manière dont Condé Nast est aujourd’hui structuré fait qu’elle a toujours beaucoup de pouvoir», a réagi auprès de l’AFP Matthieu Morge Zucconi, chef de la rubrique «mode masculine» du journal Le Figaro.

Pour Elvire von Bardeleben, responsable de la rubrique «mode» au quotidien Le Monde, «c’était même plutôt étonnant qu’elle continue d’avoir les mains dans le cambouis du Vogue US, alors qu’elle avait une position aussi surplombante sur tout Condé Nast».

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Anna Wintour a fait son entrée en 1988 à la direction américaine de Vogue et a fait de la publication l’une des plus suivies et des plus influentes de la marque. Elle s’est construit au fil des ans une réputation digne du personnage principal et tyrannique du film Le diable s’habille en Prada, qu’elle a d’ailleurs inspiré.

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«Pas un seul avis ne peut être différent du sien. C’est une manière de gouverner très dure», a fait valoir la journaliste de mode Sophie Fontanel.

«J’ai évidemment un immense respect pour tout ce qu’elle a fait. Mais, en même temps, c’est fini ce monde-là», a-t-elle ajouté.

Dans son premier numéro de Vogue, Anna Wintour avait notamment remis en cause le «coût réel d’un bon look», ce qui avait secoué l’industrie, avant d’ouvrir la une du magazine à des célébrités, mêlant ainsi les mondes de la mode et de l’industrie du spectacle.

«Elle a façonné le paysage mondial de la mode bien au-delà des pages d’un magazine, établissant une norme qui continue d’inspirer. Son influence s’étend bien au-delà du premier rang et continuera de le faire», a estimé pour sa part Simon Longland, directeur des achats mode du grand magasin de luxe londonien Harrods.

Un avis tempéré par Morge Zucconi: «Évidemment, c’est une icône pour les gens qui ne connaissent pas la mode et qui ne s’intéressent pas vraiment à la mode». «C’est l’une des figures reconnues de notre métier, donc elle est forcément assez emblématique. Après, ça représente une vision, pour moi, très américaine de la mode globalisée», a-t-il insisté.

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