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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

«À l’hôpital, je ne suis pas seule»: atteinte d’un cancer incurable, elle demande au ministre Dubé d’élargir le dépistage précoce du cancer du sein

La mère de famille de 46 ans lance un véritable cri du cœur

À 46 ans, Eugénie Lacroix subit des traitements pour un cancer du sein incurable et souhaite un élargissement du programme de dépistage précoce au Québec.
À 46 ans, Eugénie Lacroix subit des traitements pour un cancer du sein incurable et souhaite un élargissement du programme de dépistage précoce au Québec. Photo Stevens LeBlanc
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Photo portrait de Jean-Philippe Guilbault

Jean-Philippe Guilbault

2025-10-02T17:30:00Z
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Une mère de famille de 46 ans qui subit des traitements pour une forme incurable du cancer du sein lance un cri du cœur au ministre de la Santé pour faire du dépistage plus précoce.

• À lire aussi: Cancer du sein: les femmes qui ne se font pas dépister tôt ont un risque accru d’en mourir, selon une étude

«On peut penser que si j’avais été dépistée plus tôt, si la masse [sur mon sein] avait été moins grosse, si le cancer avait été moins avancé [...], peut-être qu’on ne se parlerait pas aujourd’hui», avance prudemment Eugénie Lacroix.

Sa vie a basculé en décembre dernier quand elle a remarqué par hasard une bosse sur son sein. Le diagnostic est tombé un mois plus tard: cancer du sein stade 3, grade 3 et triple négatif, une forme assez rare de la maladie.

«Je pense qu’on estime à peu près à 15% le taux de femmes qui sont diagnostiquées avec un cancer triple négatif, mais qui survient régulièrement chez les femmes en bas de 50 ans», explique Mme Lacroix, qui entame dans les mois suivants des traitements de chimiothérapie à l’Hôpital du Saint-Sacrement de Québec.

La mère de trois garçons de 19, 17 et 8 ans a ensuite dû subir d’autres tests pour s’assurer que la maladie n’avait pas gagné d’autres parties de son corps.

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Eugénie Lacroix avec son conjoint et ses trois garçons en 2021, avant le diagnostic de cancer du sein.
Eugénie Lacroix avec son conjoint et ses trois garçons en 2021, avant le diagnostic de cancer du sein. Photo fournie par Eugénie Lacroix

Le pire est confirmé en août: le cancer s’est métastasé aux os de son sternum et de sa colonne vertébrale. Son médecin lui a annoncé que la maladie était incurable et que les traitements serviront seulement à retarder l’inévitable.

«Là, tu tombes sur le dos. Tu sais que ça ne se guérit pas, même si tu es très positive, lâche Mme Lacroix. C’est la mort qui est omniprésente.»

Eugénie Lacroix a débuté ses traitements pour son cancer du sein en mars 2025.
Eugénie Lacroix a débuté ses traitements pour son cancer du sein en mars 2025. Photo fournie par Eugénie Lacroix

Celles qui n’y pensent pas

La femme s’est donc sentie «interpelée» cette semaine par les recommandations de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS) pour élargir le programme de dépistage du cancer du sein dès 45 ans. Une idée avec laquelle jongle le ministère de la Santé du Québec.

Un message qu’elle a publié sur sa page Facebook où elle s’adresse directement au ministre de la Santé, Christian Dubé, a été repartagé des centaines de fois.

«Des femmes de mon âge, j’en croise pas mal dans les salles d’attente et dans les salles de traitement à l’hôpital, je ne suis pas toute seule, plaide Mme Lacroix. Il y a toutes ces femmes-là, mais il y a aussi toutes celles qui, comme moi, vivent leur vie sans y penser en se disant que ça ne peut pas leur arriver.»

Photo Stevens LeBlanc
Photo Stevens LeBlanc

L’INESSS a estimé à 177 millions de dollars sur cinq ans le coût de l’élargissement de ce programme de dépistage. Eugénie Lacroix estime cependant que les coûts pour les traitements qu’elle doit subir maintenant que le cancer est plus agressif doivent être plus élevés que si elle avait été diagnostiquée plus tôt.

«Je ne suis pas certaine que ce que ça coûte à la société de me traiter, moi et toutes les femmes de 45 ans avec un cancer de stade 4, est moins élevé que de diagnostiquer un nombre plus élevé de femmes», avance-t-elle.

Par voie de communiqué, le ministère de la Santé a affirmé mercredi «étudier différents scénarios» et indique qu’il «se positionnera très prochainement» sur une modification du programme de dépistage.

«J’espère que le ministre entendra ma voix et celle de toutes les femmes partout au Québec», lance Mme Lacroix qui, pour l’instant, s’accroche à l’efficacité de ses nouveaux traitements.

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