À Jeff Gorton et à Kent Hughes de jouer
Le Canadien ne pourra pas faire marche arrière l’an prochain


Marc de Foy
Comme la plupart d’entre vous, j’aurais aimé que la saison du Canadien se poursuive. C’était tellement plaisant à suivre après tant d’années de vaches maigres. Mais la logique a prévalu. Implacablement, comme elle le fait toujours ou presque.
Le Tricolore combattait plus fort que lui. David n’arrive pas à faire tomber Goliath à tous les jours.
Sur le plan de l’effort, les joueurs du Tricolore n’ont rien è se reprocher. Avec un déficit de 0-3, mercredi soir, ils ont continué à travailler avec ardeur.
Les hommes de Martin St-Louis ont tout donné, ils ont combattu vaillamment jusqu’à la fin. Ils sont assurément déçus, mais ils n’ont pas à rougir. Ils peuvent marcher la tête haute.
Deux mois exaltants
Cette équipe nous aura fait vivre des moments fertiles en émotions au cours des deux derniers mois.
Comme le souhaitaient ses dirigeants Geoff Molson, Jeff Gorton et Kent Hughes, elle s’est maintenue dans la course pour obtenir une participation aux séries. Elle y est arrivée au 82e et dernier match du calendrier régulier.
On peut parler d’un exploit. Peu de gens prévoyaient assister à du hockey de printemps. Mais aujourd’hui, plus personne ne doute de l’avenir de cette équipe. Le Canadien est sorti de la noirceur et se dirige dans la bonne direction. Ses jeunes joueurs ont acquis une expérience inestimable dans cette série contre les Capitals.
C’est fascinant de voir aller Nick Suzuki, Juraj Slafkovsky, Ivan Demidov, Cole Caufield et Lane Hutson au sein de la première unité en supériorité numérique. Ces joueurs formeront le noyau du club au cours des 10 prochaines années avec Kaiden Guhle.
D’autres jeunes joueurs à l’avenir prometteur s’ajouteront à ce groupe. On peut penser à Jacob Fowler, à Dave Reinbacher, à Michael Hage, à Owen Beck et peut-être à Logan Mailloux, s’il ne sert pas de monnaie d’échange.
Prix à payer l’an prochain
La saison qui se termine vient toutefois avec un lourd prix à payer l’an prochain.
Personne n’a acceptera que le Tricolore fasse marche arrière et qu’il rate les séries. Les amateurs seront en droit de s’attendre à plus.
Aussi, le duo Gorton-Hughes entre en jeu à compter de maintenant. Les deux têtes dirigeantes des opérations hockey de l’organisation savent qu’ils devront ajouter du poids et du muscle à leur formation.
C’est ce qu’il faut pour aller loin dans les séries et gagner la Coupe Stanley. Les Capitals viennent de nous en fournir un échantillonnage.
On peut détester Alex Ovechkin et Tom Wilson tant qu’on le veut, on les prendrait dans notre club demain matin.
Finesse et robustesse
Le hockey est un sport de finesse et de robustesse. Les grandes éditions d’antan du Canadien possédaient ces deux atouts.
Jean Béliveau a toujours dit que John Ferguson avait été un catalyseur des formations du milieu des années 1960 et début des années 1970, qui avaient remporté cinq championnats en huit ans avec Fergy dans leurs rangs. Ferguson ne faisait pas que se battre, il marquait des buts aussi.
Dans les années 1970, le Tricolore n’allait jamais à Boston et à Philadelphie sans Pierre Bouchard, Rick Chartraw et Gilles Lupien.
L’idée n’est pas de promouvoir la violence mais bien de passer le message aux adversaires que l’on ne se laisserait pas marcher sur les pieds. La mentalité de la Ligue nationale étant ce qu’elle est, les équipes n’ont pas le choix de s’équiper comme pour aller à la guerre.
Il faut à tout le moins se faire respecter.
Pour ce qui est du marché des joueurs autonomes, Montréal pourrait être un marché attrayant en juillet. il serait étonnant que le duo Hughes-Gorton se lance à la chasse d’un gros gibier comme Mitch Marner.
Mais Sam Bennett est candidat idéal pour combler le poste de deuxième centre. Or, s’il devient libre comme l’air, dites-vous bien que le Canadien ne sera pas la seule équipe sur les rangs pour acquérir ses services.
L’été qui vient s’annonce aussi intéressant que la saison qui vient de prendre fin.