Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

À go, tout le monde dans le plat de bonbons!

Photo tirée de LINKEDIN
Partager
Photo portrait de Isabelle Maréchal

Isabelle Maréchal

2025-05-24T04:00:00Z
Partager

Avez-vous remarqué, quand il s’agit d’argent public, on dirait que tout le monde se sert allègrement? Des millions, que dis-je, des milliards, pas grave! Comme dirait l’autre, «c’est pas ça qui va arrêter la Terre de tourner». C’est de l’argent public, vas-y, mon chum, sers-toi!

Prenez le fiasco SAAQclic: cette abominable aberration sur le dos des contribuables est en train de virer en scandale. Comment voulez-vous que le travailleur moyen ne soit pas offusqué, frustré ou carrément «à boutte» qu’on lui pompe du cash à coup de mauvais projets mal gérés. Il ne peut pas se lever le matin avec l’impression qu’on le prend pour un pigeon, juste bon à se faire plumer.

Le club des p’tits amis

Des consultants engagés par la SAAQ ont été payés quatre fois le prix. Leur salaire horaire est passé de 82$ à 350$. On les a gratifiés d’un titre pompeux pour justifier leur prétendue expertise. À ce tarif-là, t’as intérêt à sauver des vies.

Cette surfacturation douteuse nous a coûté des millions. Elle a contribué au trou d’un demi-milliard. Des gestionnaires ont trouvé ça louche, mais n’ont rien dit. Omerta oblige.

Des vérificateurs internes ont «levé le flag» au conseil d’administration de la SAAQ: c’était clair que des appels d’offres faits sur mesure avantageaient des amis de Karl Malenfant, le grand chef de la transformation numérique à la SAAQ.

Publicité

Ce favoritisme aurait dû alerter tout administrateur consciencieux. Le CA a trouvé ça normal.

De quel droit?

Surfacturer, ne pas respecter les règles, mentir, s’en laver les mains. C’est inacceptable. On nous fraude en pleine face depuis des années. La collusion et la corruption sont pourtant illégales.

Nos gouvernements, témoins laxistes, nous imposent ensuite des commissions pour «comprendre ce qui a pu se passer». Pas pour faire payer les abuseurs qui profitent du système et s’en mettent plein les poches. Vont-ils finir par rendre des comptes, ces abuseurs de biens publics? Quand M. Malenfant va-t-il s’expliquer devant la commission Gallant?

En laissant le champ libre aux fraudeurs, Québec montre le mauvais exemple. Pas étonnant que les citoyens veulent aussi se servir dans le plat de bonbons.

Quand ça devient systémique, ça crée une société d’abuseurs.

Prenez en éducation: comment justifier qu’une école publique coûte plus cher à construire qu’une école privée? Sincèrement, faut qu’on me l’explique. Une brique, c’est une brique, non? C’est à cause de «la lourdeur bureaucratique». Ben voyons donc.

On doit être capable d’être plus efficace. Un DG d’un centre de services scolaire a admis qu’on pourrait être «beaucoup plus performant» si on repensait la «structure en place». Qu’est-ce qu’on attend pour le faire? À condition de ne pas engager des consultants à gros frais. Et sans se patenter des contrats bidons pour les p’tits amis.

On devrait être encore capable de trouver du bon monde pas corrompu qui veut juste servir le public.

Publicité
Publicité