À deux mois des élections municipales: les Montréalais ne savent pas pour qui voter
Le sondage Léger démontre un important vide politique

Frédérique Giguère
Près du deux tiers des Montréalais souhaitent un changement à l’approche des élections municipales, même si une forte proportion des gens n’ont aucune idée pour qui voter, démontre un sondage commandé par le syndicat des policiers.
Exceptionnellement cette année, la Fraternité des policiers et policières de Montréal a profité de son sondage annuel sur le sentiment de sécurité pour sonder les intentions de vote des Montréalais.
Et à quelques semaines des élections municipales, les résultats démontrent un flagrant vide politique.
Près de 60% des répondants sont incapables de choisir parmi les candidats annoncés jusqu’à présent. Parallèlement, seuls 20% des répondants souhaitent continuer avec l’équipe en place. Les aspirants à la marie de Montréal, Soraya Martinez Ferrada d’Ensemble Montréal et Luc Rabouin de Projet Montréal, génèrent le plus d’intérêt chez les électeurs.
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Pas de candidat vedette
Or, il est encore très tôt dans le processus et l’engouement pour la politique n’est jamais bien élevé en été, précise Sébastien Dallaire, vice-président exécutif pour l’est du Canada à la firme Léger.
«La particularité de cette campagne, c’est qu’on n’a aucun candidat vedette comme ç’a souvent été le cas auparavant. Aussi, on assiste à un défi supplémentaire avec l’éclipse médiatique provoquée par Donald Trump.»

La crise du logement et la lutte à l’itinérance sont les principaux problèmes qui interpellent les électeurs montréalais. La congestion routière, la gestion des chantiers, la lutte contre la criminalité et le niveau de taxation sont également des préoccupations importantes, révèle le sondage.
Mais une fois de plus, lorsqu’on demande aux répondants lequel des candidats serait le plus apte à gérer chacun des dossiers municipaux importants, la grande majorité se dit incapable de répondre.
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Les policiers veulent du changement
D’ailleurs, il n’y a pas que les résidents qui ont envie de changement lors des prochaines élections municipales. Lors d’un autre sondage réalisé auprès des policiers de Montréal en décembre dernier, 91% d’entre eux estimaient ne pas recevoir le soutien nécessaire des élus en place.
«On en revient souvent à être pris entre l’arbre et l’écorne», explique Yves Francœur, président de la Fraternité des policiers et policières de Montréal. «Il y a une charte, les gens ont des droits, mais la ligne est souvent mince entre le respect du droit des gens et la nécessité pour nous d’assurer la sécurité. Un meilleur soutien politique à cet égard serait apprécié.»