80e anniversaire: la bataille de l’Atlantique commémorée à Québec


Nicolas St-Pierre
Les membres du NCSM Montcalm se sont réunis, dimanche, au port de Québec, pour commémorer les sacrifices réalisés par des milliers de Canadiens qui ont combattu il y a 80 ans lors de la bataille de l’Atlantique, la plus longue sans interruption de la Deuxième Guerre mondiale.
«C’est un devoir de souvenir qu’on a envers tous ceux qui ont servi pendant la Seconde Guerre mondiale», a lancé d’entrée de jeu le commandant du NCSM Montcalm, le capitaine de frégate Jean-François Leblanc.
Les membres de la Réserve navale étaient donc réunis avec d’anciens combattants et des membres de la communauté pour se souvenir des 95 000 Canadiens qui, entre 1939 et 1945, ont combattu pour leur pays. Rappelons que 4500 d’entre eux ne sont jamais rentrés à la maison après avoir fait le sacrifice ultime.

«La bataille de l’Atlantique est un chapitre marquant de l’histoire de la Marine royale canadienne. [...] En mer comme dans les airs, marins et aviateurs ont uni leurs forces pour défendre la liberté. Aujourd’hui, nous nous souvenons d’eux», a poursuivi le commandant Leblanc.
Au cours de cette période, la Marine royale canadienne a participé à la destruction, ou les a détruits elle-même, de 33 sous-marins allemands et de 42 navires de surface ennemis.
Ce sont 2210 de ses membres qui sont décédés et elle a perdu 33 navires. La marine marchande du Canada y a également perdu plus de 70 navires et 1700 vies. De son côté, l'Aviation royale canadienne a perdu 900 membres.
Un invité de marque
Un invité de marque était d’ailleurs présent pour la cérémonie en matinée, un des rares témoins de la bataille de l’Atlantique à être encore en vie, afin de déposer une couronne.
Gaston Pettigrew, qui a fêté son 100e anniversaire de naissance il y a quelques semaines à peine, n’avait que 18 ans au moment de s’engager dans la Marine royale canadienne en 1943.

À bord du NCSM Ettrick, prêté par la marine britannique, son groupe avait pour mission d’escorter des convois de navires remplis de marchandises et de vivres entre le continent américain et la Grande-Bretagne.
Celui qui avait toujours rêvé d’être marin, comme ses ancêtres, a effectué jusqu’en 1945 pas moins de 11 traversées de l’Atlantique.
Rien d’acquis
Pour sa part, le capitaine de frégate Jean-François Leblanc a tenu à rappeler qu’il était important de ne pas tenir notre sécurité pour acquise parce qu’on ne sait jamais quand les choses pourraient basculer, surtout dans le contexte mondial actuel.
«On tient peut-être trop notre sécurité pour acquise de nos jours. C’est important de comprendre qu’il y a des gens qui ont donné beaucoup pour qu’on puisse en profiter aujourd’hui, mais aussi que ça pourrait se perdre rapidement.»
«On a eu plus de 30 ans de stabilité, durant lesquels on avait de la difficulté à justifier les dépenses militaires, mais actuellement, on se rend compte que ça pourrait basculer beaucoup plus rapidement qu’on a de capacité à bâtir et si ça arrive, on devra faire avec les moyens du bord», a-t-il conclu.