Centre-du-Québec: huit municipalités toujours sans station d'épuration

Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles
Alors que le palmarès des pires municipalités en matière de déversements des eaux usées vient d’être dévoilé par la Fondation Rivières, 81 municipalités du Québec n'ont toujours pas un réseau d'égout relié à une station d'épuration.
Le Centre-du-Québec en compte huit, les voici :
- La Visitation-de-Yamaska
- Pierreville (Notre-Dame-de-Pierreville)
- Sainte-Cécile-de-Lévrard
- Sainte-Clotilde-de-Horton
- Sainte-Françoise
- Sainte-Monique
- Sainte-Sophie-de-Lévrard
- Saint-Zéphirin-de-Courval
À La Tuque, les secteurs de Base Radar, La Croche et Parent ne sont pas desservis. Il s'agit de la seule municipalité de la Mauricie sur la liste des 81.
Un défi financier
Pour ces municipalités de plus petite taille, l'argent est le nerf de la guerre. «C'est un petit village de 500 habitants, a expliqué le directeur général de Sainte-Monique. Se retrouver à payer plusieurs millions de dollars, c'est difficile.»
Il explique que le projet de station d'épuration est maintenant envisageable grâce à un changement des programmes au ministère de l'Environnement. «En 2017, on était sur un programme de subventions qui finançait à seulement 60 % les travaux. On est rendus sur un autre programme, qui peut être subventionné jusqu'à 95 %.»
Les changements de programmes sont toutefois un irritant pour le maire de Saint-Zéphirin-de-Courval. «On ne peut pas aller plus vite que le gouvernement veut qu'on aille», a exprimé Mathieu Lemire. Ça fait 15 ans que les démarches sont entamées pour construire une station d'épuration pour 130 résidences du village.
Le maire a hâte que le dossier soit réglé, surtout qu'il attend ce projet pour faire du même coup la réfection de la route 255. «On est en attente de la réponse de l'Environnement et après ça faut renégocier avec le MTQ pour faire ça. 2024 ça va être trop serré, ça va aller à 2025» a-t-il précisé, résigné.
Un accompagnement de la Fédération québécoise des municipalités
Le ministère de l'Environnement dit être conscient de ces obstacles. «Pour soutenir ces petites municipalités aux prises avec ces défis dans la réalisation de leur projet d’assainissement, le MELCCFP a mis en place une approche d’accompagnement afin d’accélérer la réalisation des travaux en partenariat avec la Fédération québécoise des municipalités», a indiqué Josée Guimond, relationniste de presse pour le ministère.
Le président de la FQM, Jacques Demers, est confiant de voir les projets se multiplier au cours des prochaines années. «On a réussi à convaincre le gouvernement de nous financer pour 1 M $, pour que notre groupe d'ingénieurs puisse travailler sur des projets tangibles et rapides. On a déjà 51 de ces 81 municipalités-là qui sont en cheminement de solutions», a-t-il constaté.
Le ministère de l'Environnement n'impose aucun délai pour la réalisation de ces projets.