73% des Canadiens ont une mauvaise opinion des États-Unis, un sommet historique


Raphaël Pirro
Les élucubrations de Donald Trump font chuter la cote d’amour des Canadiens envers les États-Unis: 73% d’entre eux ont désormais une vision «négative» de leurs voisins du Sud, un sommet historique qui ouvre une nouvelle ère dans les relations entre les deux pays.
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Ces chiffres dévoilés mardi par la fondation Angus Reid font état d’une détérioration considérable de la vision que les Canadiens ont des Américains à travers les années.
En 2002, un an après les attentats du 11 septembre, les États-Unis sous George W. Bush étaient perçus favorablement par 72% des Canadiens.
Près de 25 ans plus tard, après des hauts sous Barack Obama et des bas sous la première présidence Trump, la proportion est carrément inversée: les Canadiens ne sont plus que 24% à avoir en estime les États-Unis.
C’est encore pire pour les leaders, Donald Trump et son acolyte Elon Musk, qui sont tous deux perçus «négativement» et «très négativement» par 79% des Canadiens respectivement.
Le taux d’appui de 24% est à peine plus élevé que celui réservé pour la Chine (20%), mais est plus faible que celui réservé pour l’Inde, un pays pourtant reconnu par la commission Hogue comme ayant tenté de s’ingérer dans les affaires canadiennes.
Le sondage s’est aussi intéressé aux sentiments les plus communs que suscitent les menaces de tarifs et d’annexion de Donald Trump.
Plus de la moitié (55%) des répondants ont évoqué la colère, 37% la trahison, 29% l’anxiété et 15% la peur. En comparaison, ces menaces laissent 10% des Canadiens indifférents, 9% sont pensifs, et 3% se disent excités et heureux.
Les États-Unis n’ont peut-être pas encore atteint le bas-fond: le sondage d’Angus Reid a été effectué auprès de 2005 Canadiens entre le 27 février et le 3 mars, à la veille de l’imposition des tarifs de 25% de M. Trump et des dommages économiques qui pourraient s’en suivre.
Les mesures de représailles recueillent un soutien important, mais pas unanime: 66% sont d’accord avec des tarifs sur tous les produits américains et 65% souhaitent même un embargo ou une interdiction de l’exportation de certains produits critiques vers les États-Unis, comme l’électricité ou le pétrole.