7 ans pour une tentative de meurtre sur sa conjointe, à qui il a fait subir une nuit d'horreur
Le juge a qualifié la peine de «clémente», mais il s’est tout de même rangé aux arguments des deux parties qui lui présentaient cette suggestion commune


Pierre-Paul Biron
Coupable de tentative de meurtre sur sa conjointe pour une nuit d’horreur où il l’a étouffée à plusieurs reprises, en plus de menacer de lui couper les orteils et de lui retirer ses organes, Nathan Kevin Nzonen a été condamné à sept années de pénitencier lundi.
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Le juge de la Cour supérieure Louis Dionne a longuement hésité après que les avocats des deux parties lui ont présenté cette peine globale de sept ans et un mois, qui découle d’une suggestion commune.
Le magistrat a admis qu’il avait en tête une peine plus longue et s’est retiré plus d’une heure pour évaluer la situation et la jurisprudence. Et même à son retour, le juge Dionne ne semblait toujours pas convaincu, poussant un long soupir avant d’entreprendre la lecture de sa décision.
Il s’est finalement rendu aux arguments des deux avocats, Me Éric Beauséjour en poursuite et Me Benoît Labrecque en défense, «deux avocats d’expérience» ayant présenté une peine «clémente, mais qui n’est pas déraisonnable ou contraire à l’intérêt public».
«Tu vas mourir ce soir»
Nzonen s’en était pris à sa conjointe de l’époque le 18 février 2022, alors qu’il était sous le coup d’un interdit de contact en raison d’un autre épisode de violence conjugale qui datait de janvier. L’accusé doit toujours régler ce dossier dans lequel des accusations ont également été déposées.
Refusant de quitter l’appartement, l’homme, qui avait 20 ans à l’époque, s’en était pris à la jeune femme. Il l’a notamment sommée de s’étendre sur des serviettes sur le lit, disant «préparer la scène de crime». Il l’a ensuite étouffée à plusieurs reprises avec un oreiller, des couvertures ou encore directement avec ses mains.
Il a également menacé la femme à plusieurs reprises, empoignant un couteau et lui disant qu’il allait lui enlever ses organes. «Tu vas mourir ce soir», lui a dit Nzonen, selon le témoignage qu’elle avait livré lors du procès qui s’est tenu devant jury en juin.
Après trois heures d’enfer dont elle ne croyait plus sortir vivante, la femme a finalement réussi à fuir, à moitié nue, à l’extérieur. Nzonen, qui avait pris la fuite, avait été arrêté le lendemain.
«Apprécier la chance d’être en vie»
La victime, qui avait témoigné au procès, a déposé lundi une déclaration dans laquelle elle décrit les nombreuses conséquences du crime sur sa vie.
Elle a raconté avoir bien cru s’ajouter aux statistiques effarantes des féminicides qui ont frappé le Québec ces dernières années.
«Je lutte chaque jour pour apprécier la chance que j’ai d’être toujours en vie», a écrit la courageuse jeune femme, qui dit toujours craindre pour sa sécurité aujourd’hui, elle qui vit «dans un état de stress post-traumatique».
Après avoir affirmé à plusieurs reprises, au fil de l’audience de lundi, qu’il n’avait rien à ajouter, Nathan Kevin Nzonen s’est finalement adressé au juge, tout juste avant de reprendre le chemin des cellules, pour s’excuser à la victime.
«[J’ai fait] des erreurs et je ferai tous les efforts nécessaires pour me réinsérer à la société», a-t-il promis au juge, assurant que la victime n’avait plus à avoir peur.
«Vos observations viennent un peu tard, mais le dicton dit: vaut mieux tard que jamais», lui a répondu le juge Dionne.
Il reste cinq ans
Ce dernier a également prononcé des peines de 48 mois pour séquestration et de 36 mois pour voies de fait armées. Ces deux peines seront purgées de façon concurrente dans le même dossier.
Ayant déjà purgé l’équivalent de 25 mois en détention provisoire, il reste un total de cinq ans d’emprisonnement à Nzonen.