60% plus cher pour nourrir les détenus
Le coût des repas servis aux détenus du Québec a augmenté 2 fois plus vite que l’inflation depuis 10 ans

Marie Christine Trottier
L'inflation n'épargne pas les prisons québécoises, alors que le coût moyen d'un repas standard servi à un prisonnier s'établit maintenant à 2,71$.
Ce coût, obtenu grâce à une demande d'accès à l'information, est 60% plus élevé que ce qu'il en coûtait en 2014, alors que la valeur d'un repas était de 1,69$.
Pendant la même période, l’inflation au Québec a grimpé de 27%.
Le ministère de la Sécurité publique (MSP) préfère comparer sa hausse de prix avec celle de l’inflation alimentaire, qui avoisine pour la même période les 39%.
Le pain 3,5 fois plus cher
« À la suite de la pandémie de la COVID-19, des augmentations substantielles ont été constatées lors de renouvellement de contrat pour certains produits », explique Louise Quintin, relationniste au MSP.
« Nous avons subi une augmentation du coût de produits de boulangerie de plus de 250 % », cite-t-elle en exemple.
Mme Quintin ajoute que les prix fluctuent en fonction du nombre de repas servis : plus ils sont nombreux, moins ils coûtent cher à produire à l’unité.
• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Viande coûteuse
La hausse des coûts a été moins marquée pour les plats respectant une diète religieuse, mais leur coût unitaire est plus élevé. Les détenus de confession juive se font servir des mets casher coûtant en moyenne 7,24 $.
Du côté de la diète halale, la différence est un peu moins marquée : les plateaux servis aux musulmans coûtent 1,3 fois plus cher que les repas conventionnels.
Mme Quintin explique que les repas casher ne sont pas préparés dans les cuisines des établissements carcéraux, d'où leur coût plus élevé.
De son côté, la nourriture halal est produite dans les cuisines des centres de détention. La viande utilisée dans ces plats coûte toutefois plus cher, ce qui explique la différence avec les repas non-religieux.
Exemple d'un menu servi aux détenus*
Déjeuner
- Céréales
- Rôties
- Boisson
Dîner
- Omelette et légumes
- Galette
- Boisson
Souper
- Spaghetti
- Compote de pommes
- Boisson
* Les repas sont composés de manière à répondre aux besoins nutritionnels d’une clientèle composée principalement d’hommes âgés en moyenne de 39 ans, conformément aux recommandations du Guide alimentaire canadien.
Source : MSP