6 mois de prison pour avoir gardé une jeune femme «sous son emprise» pendant des mois

Une mère qui a avoué avoir gardé «sous son emprise» l’amie de sa fille pendant plusieurs mois chez elle, et qui est en attente de sa sentence pour traite de personne et proxénétisme sur une deuxième victime, s’en sort avec six mois de prison.

L’enquête préliminaire de Sonia et Bryanna Abbruzzo pour divers chefs d’accusation, dont traite de personne, devait s’ouvrir lundi matin au palais de justice de Montréal.

Sonia Abbruzzo, 49 ans, a décidé de couper court au processus judiciaire en plaidant coupable à des accusations de harcèlement, menaces et vol. Les accusations ont été retirées dans le dossier de sa fille Bryanna, âgée de 23 ans.

À la fin 2019, une amie de Bryanna Abbruzzo, une Montréalaise populaire sur TikTok, a commencé à demeurer de plus en plus fréquemment au domicile familial de LaSalle. La victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, venait alors de perdre sa grand-mère.

Sonia Abbruzzo s’est toutefois mise à adopter un comportement «menaçant et demandant» envers la victime et l’a isolée de sa famille, a-t-elle admis depuis le box des accusés.

«Elle lui dictait ce qu’elle pouvait faire et ne pas faire», a souligné le procureur de la Couronne, M^e Antonio Parapuf.

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«Prise au piège»

Le cellulaire de la victime a été confisqué et elle a quitté son emploi. Pendant la période de quelques mois où elle est demeurée chez les Abbruzzo, elle a perdu entre 20 et 30 livres.

«Elle se retrouvait prise au domicile, prise au piège [...] Elle avait peur pour sa sécurité et était sous l’emprise de [Sonia] Abbruzzo», a énuméré M^e Parapuf.

La victime, qui se trouvait dans la salle pour entendre le plaidoyer de culpabilité, «craint encore fortement M^me Abbruzzo» plus de cinq ans après les faits, selon le procureur de la Couronne.

Sonia Abbruzzo a écopé de six mois de prison et de deux ans de probation. Le juge Matthew Ferguson a qualifié cette peine de «raisonnable et proportionnelle à l’égard des circonstances».

Comme une esclave

La victime avait décidé de dénoncer aux policiers ce qu’elle avait vécu lorsqu’elle a découvert dans les médias que Sonia et Bryanna Abbruzzo avaient forcé une autre jeune femme rencontrée sur TikTok à se prostituer, en plus de la traiter comme une esclave en 2022.

Cette victime-ci devait dormir dans le garage ou dans la cour arrière. Elle ne pouvait que se vêtir de costumes sexy. Elle était privée de nourriture pendant plusieurs jours d’affilée et elle a même été forcée de se prostituer.

Sonia et Bryanna Abbruzzo avaient plaidé coupables l’an dernier à des accusations de proxénétisme et de fraude. La mère avait aussi avoué avoir effectué de la traite de personne, un chef d’accusation encore plus grave.

Les observations sur la peine dans ce dossier doivent se tenir cet automne au palais de justice de Montréal.

Sonia Abbruzzo avait aussi été accusée d’une vaste fraude de 2,5 M$ contre des petites entreprises. Elle s’en était sortie en raison des délais judiciaires en 2021.

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