52 véhicules volés: un entrepôt de Dorval comme plaque tournante vers l’exportation
Deux hommes subissent actuellement leur procès en lien avec ce stratagème

Camille Payant
Le procès de deux présumés exportateurs de véhicules volés a permis de lever le voile sur leurs méthodes bien rodées qui leur auraient permis d’expédier une cinquantaine de voitures vers l’étranger en quelques mois seulement.
Joseph Jreij et Chawki Daaboul subissent depuis ce lundi leur procès en lien avec leur stratagème qui aurait permis d’exporter outre-mer 52 véhicules volés. Ils étaient destinés au Maroc, au Liban, à la Turquie, à l’Italie et à l’Allemagne. Mais ils sont en très grande majorité finalement demeurés au port de Montréal puisqu’ils ont été saisis par les autorités.

La plaque tournante de leur trafic: un entrepôt situé dans un quartier industriel de Dorval, à proximité de l’aéroport.
En un seul après-midi de décembre 2021, sept véhicules auraient de toute évidence transité par le quai de chargement du bâtiment avant d’être transportés dans trois conteneurs maritimes différents.
Des «livreurs» arrivaient au volant de voitures volées dans le stationnement de l’immeuble commercial, où ils les laissaient avant de s’en aller rapidement, a expliqué à la cour l’enquêteur de la Sûreté du Québec Simon Pelletier.
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Vidéos de surveillance
Dans des vidéos déposées en preuve, il est possible d’observer Jreij et Daaboul aider à faire monter le véhicule sur la plateforme d’un Mitsubishi Fuso, puis le camion reculer jusqu’au quai de chargement de l’entrepôt, et finalement l’auto entrer directement dans l’entrepôt.

Un tracteur routier transportant un conteneur maritime venait ensuite se garer au même endroit et repartait après quelques minutes, sans que le chauffeur soit descendu de son habitacle.
Afin de mieux comprendre l’ampleur du stratagème, tous les faits et gestes des suspects ont été filmés pendant trois mois en 2022 par une caméra de surveillance cachée.
Enquête conjointe
Le projet baptisé Rechercher, fruit d’une collaboration entre la SQ, le SPVM, la GRC et plusieurs corps de police municipaux, avait été mis en place en 2021 afin de «contrer le fléau des véhicules volés pour l’exportation outre-mer», a souligné le sergent Pelletier.
Deux agents d’infiltration devraient venir témoigner dans les prochains jours de leur apport à l’enquête.
Bassam Moubarak, aussi aperçu à plusieurs reprises sur les images de surveillance, aurait quitté le pays quelques semaines avant le début de son procès. Il fait toujours l’objet d’un mandat d’arrestation.

Le dernier coaccusé dans ce dossier, Éric Grimard-Simard, a plaidé coupable à des accusations de possession de véhicules volés et de trafic de véhicules au lieu de subir son procès qui devait aussi commencer lundi.
En raison de son implication «extrêmement limitée» dans le stratagème selon son avocate, il a écopé d’un an de prison à la maison et de 240 heures de travaux communautaires.
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