5 questions financières à l’occasion de la Saint-Valentin


Daniel Germain
Je ne prétendrai pas couvrir la chose en entier, la question de l’argent dans le couple constitue une source inépuisable de chroniques.
Je vous lance tout de même quelques sujets financiers à discuter entre vous, les amoureux.
La conversation peut attendre à demain, cependant, vous avez peut-être des projets plus amusants pour ce soir.
1. Quel genre de conjoints êtes-vous ?
Si vous êtes « accotés » depuis des années sans être mariés, unis civilement ou liés par un contrat de vie commune, vous êtes des conjoints de fait. Les conjoints de fait ont des droits limités en cas de décès et pratiquement aucun à la séparation, et la présence d’un enfant en commun ne change pas grand-chose. Une union formellement scellée par contrat offre plus de protection au conjoint financièrement plus faible.
2. Qui s’occupe des finances ?
Idéalement, les deux membres du couple devraient s’impliquer dans la gestion du budget, dans la préparation des impôts, de l’épargne et des placements. Le niveau de participation n’a pas besoin de s’équivaloir sur tous les tableaux, mais les amoureux doivent avoir une vision claire de la situation économique du ménage et savoir où va l’argent.
Si un seul des conjoints met la main à la pâte, l’autre peut facilement se retrouver en position de vulnérabilité financière.
3. Êtes-vous en fusion économique ?
La question peut laisser croire qu’il s’agit là d’un idéal à atteindre... Surtout pas ! Un couple peut plus ou moins mettre en commun ses ressources, mais chacun doit conserver une part de son autonomie et son jardin secret.
On doit s’entendre et formaliser ce qui appartient au domaine commun, et chaque dépense dans ce rayon devrait se faire en accord.
4. Comment répartissez-vous les dépenses ?
L’enjeu ne pose pas vraiment de problème avec les conjoints qui bénéficient de conditions salariales équivalentes, mais elle peut semer des frictions chez les couples où il y a une importante disparité de moyens.
Personnellement, je favorise une réparation au prorata des revenus pour toutes les dépenses communes, incluant les vacances. En même temps, je ne pense pas qu’on doive trancher l’affaire à la cenne près. Pour être le plus juste possible, on devrait se baser sur le revenu après impôt. Doit-on tenir compte du régime de retraite ? Peut-être, mais ça me semble délicat. On doit rappeler que les fonds de pension sont partageables en cas de divorce chez les couples mariés, ce qui n’est pas le cas à la séparation de conjoints de fait.
5. Planifiez-vous la retraite ensemble ?
La retraite à deux comporte quelques avantages, à commencer par les économies d’échelle du fait de vivre à deux (comme tous les couples) et surtout la possibilité de fractionner les revenus pour payer moins d’impôt.
On peut même préparer ce type de stratégie longtemps d’avance, en cotisant au REER du conjoint et en engraissant son CELI. Quel est le cadeau le plus généreux à faire à son amoureux entre verser 5000 $ à son REER ou à son CELI ?
Évidemment, le CELI représente un plus gros cadeau, car la personne qui reçoit la contribution peut en disposer comme elle veut et quand elle veut, sans impôt, et le cotisant n’a droit à aucune déduction fiscale.
La contribution REER au conjoint est plus ou moins généreuse selon qu’on est mariés ou non. Chez les couples en union libre, cela représente un vrai don, car dans le cas d’une séparation, celui qui a bénéficié de la cotisation pourra partir avec l’argent. En cas de divorce, c’est une autre affaire : les REER sont partageables puisqu’ils font partie du patrimoine familial.
Mais bon, c’est la Saint-Valentin, on parlera de rupture demain.