5 choses à savoir pour comprendre le conflit qui fait rage au Soudan
TVA Nouvelles
Le conflit entre deux puissants généraux qui fait rage au Soudan depuis le 15 avril a fait plus d’une centaine de décès, des milliers de blessés et réfugiés.
Voici 5 choses à savoir sur la situation actuelle.
• À lire aussi: Soudan: les combats se poursuivent malgré une prolongation de la trêve
• À lire aussi: Les affrontements au Soudan ont fait plus de 400 morts
• À lire aussi: Au Soudan, les civils fuient entre les cadavres pour échapper aux combats
1. L’origine du conflit
En 2019, un groupe de militaires s’emparent du pouvoir, en destituant le dictateur Omar El-Béchir. Deux généraux rivaux sont à la tête du pays: le général Abdel Fattah Al-Burhan, dirigeant des Forces armées régulières et le général Mohamed Hamdane Daglo, qui commande les Forces de soutien rapide (FSR) - les paramilitaires.
Rapidement, une grande rivalité s’installe entre les deux généraux les plus puissants du Soudan. Depuis, ils ne sont pas parvenus à s'accorder sur l'intégration des paramilitaires dans l'armée avant de finalement entrer en guerre le 15 avril, qui a vite pris la tournure d’un conflit meurtrier.
Des affrontements ont éclaté au Soudan, principalement dans la capitale Khartoum, près du quartier général de l’armée et Darfour.

2. Les ravages humanitaires du conflit
Après une semaine de tensions au Soudan, plus de 420 morts, plus de 3700 blessés et plus de 20 000 réfugiés au Tchad, ont été déclarés le 21 avril par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Les enfants ne sont également pas épargnés. «Au moins 9 enfants ont été tués dans les combats et plus de 50 enfants auraient été blessés», a mentionné un porte-parole de l’UNICEF, James Elder, lors d’un point de presse régulier à Genève.
D’ailleurs, la majorité des cinq millions d’habitants dans la capitale de Khartoum sont en mode survie. Certains n’ont pas ou peu d’accès à l’électricité, à l’eau, à la nourriture et aux médicaments.

«Hôpitaux, bâtiments publics et centres de soin y ont été sévèrement endommagés et il y a des pillages à chaque coin de rue», a confié à l'AFP un habitant d'El-Geneina.
L’OMS a insisté sur le fait que les conséquences du conflit constituent «les plus grands risques pour la santé au Soudan».
De plus, quelque 50 000 enfants «souffrant de malnutrition aiguë» sont privés d’aide alimentaire au Darfour, a averti l’organisation.
3. Un cessez-le-feu de 72 heures
Un cessez-le-feu de 72 heures a été demandé le 25 avril à l’occasion de la fête de l’Aïd el-Fitr, la fin du mois sacré du ramadan.
«Après d’intenses négociations» la demande a été conclue entre les belligérants au Soudan sous l’égide des États-Unis et n'a presque pas été respectée par les deux camps.

Peu avant l’expiration à minuit du cessez-le-feu de trois jours, les deux rivaux ont approuvé la prolongation de la trêve de 72 heures.
Malgré la trêve, en date du 28 avril, les violents affrontements se poursuivent au Soudan.
4. Un exode massif
Les combats au Soudan ont provoqué un exode massif dans le pays de 45 millions d’habitants, l’un des plus pauvres au monde.
Le 27 avril, des dizaines de milliers de personnes sont déjà arrivées dans les pays frontaliers, notamment l'Éthiopie à l'est et l'Égypte au nord.
Selon les autorités égyptiennes, plus de 14 000 Soudanais et 2000 ressortissants d'autres pays font leur arrivée.

Au total, 270 000 personnes pourraient fuir au Tchad et au Soudan du Sud, selon l'ONU.
Plusieurs pays ont organisé des évacuations de leurs ressortissants et leur personnel diplomatique du Soudan dès le 23 avril, tels la France avec 538 évacuations, la Chine avec 1300 rapatriements, l’Allemagne et le Royaume-Uni.
5. La participation du Canada
Le 27 avril, le Canada a annoncé avoir procédé à l’évacuation de 200 ressortissants canadiens avec deux avions militaires.
Sur les 1700 Canadiens enregistrés auprès du ministère des Affaires étrangères comme résidant au Soudan, 800 ont demandé de l'aide pour quitter le pays, selon les autorités.
La ministre de la Défense, Anita Anand, a précisé que plusieurs efforts seront déployés dans les prochains jours «pour faire en sorte que le plus grand nombre possible de Canadiens puisse être évacué dès que possible», a-t-elle ajouté.
Les responsables de la planification militaire canadienne ouvrent la voie vers une autre solution de transport, comme un déplacement terrestre ou maritime, mais ceci pourrait présenter «des risques supplémentaires».