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L'article provient de Le sac de chips

5 choses à savoir sur Imane Khelif, la boxeuse algérienne controversée qui a remporté l'or à Paris

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2024-08-09T16:27:19Z
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La boxeuse algérienne Imane Khelif, qui s’est retrouvée malgré elle au cœur d’une controverse sur son identité de genre pendant les Jeux olympiques, a remporté l’or dans la catégorie des moins de 66 kilogrammes, vendredi, à Paris. Voici ce qu’il faut savoir sur l’athlète de 25 ans.

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1- Elle s’est mise à la boxe en esquivant les coups des garçons

Imane Khelif a grandi dans un petit village de la région semi-désertique de Tiaret, à près de 300 km de la capitale du pays, Alger.

Issue d’une famille modeste, elle a souligné en entrevue les difficultés de son parcours.

«Je suis issue d’une famille conservatrice. La boxe n’était pas un sport très pratiqué par les femmes, surtout en Algérie. C’était difficile», confie-t-elle en entrevue à Canal Algérie.

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C’est en jouant au football avec les garçons de son village qu’elle décide de se mettre à la boxe, à l’âge de 16 ans. Elle est particulièrement douée pour esquiver leurs coups dans les bagarres, raconte-t-on.

Pour payer leurs billets de bus pour parcourir les 10 km qui séparaient son village de la salle de sport la plus proche, à Tiaret, l’athlète vend de la ferraille et sa mère du couscous fait maison, mentionne-t-elle dans une entrevue pour l’UNICEF, dont elle est ambassadrice.

2- Elle a fait ses débuts en 2018

Imane Khelif attire l’attention de la Fédération algérienne de boxe. En 2018, elle participe aux Championnats du monde féminins, où elle se classe 17e après avoir été éliminée au premier tour.

L’année suivante, elle est une fois de plus retranchée au premier tour des tournois des poids légers.

La boxeuse connaît plus de succès dans les catégories de poids supérieures, terminant les Championnats du monde de boxe féminine 2022 avec le titre de vice-championne, derrière l’Irlandaise Amy Broadhurst chez les poids mi-moyens.

Elle remporte également une médaille d’or au Championnat d’Afrique en 2022.

3- Ce sont ses deuxièmes Jeux olympiques

À Tokyo, en 2021, Imane Khelif est devenue l’une des trois premières boxeuses à représenter l’Algérie aux Jeux olympiques. Elle perd contre l’Irlandaise Kellie Harrington, future médaillée d’or, en quarts de finale des poids légers féminins.

Son parcours olympique se déroule mieux cette année.

Mardi, elle a battu en demi-finale la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng à l’unanimité des juges, largement soutenue par un public survolté.

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Elle affrontera en finale la Chinoise Yang Liu dans un combat programmé vendredi à 16h51, heure du Québec.

4- Au cœur d’une controverse par rapport à son genre

En 2023, quelques heures avant de boxer pour l’or aux Championnats du monde de Delhi, l’athlète est disqualifiée pour avoir échoué à un test «d’admissibilité» de la Fédération internationale de boxe (IBA) destiné à établir son genre.

Après avoir effectué le test, qui est non reconnu par le Comité international olympique (CIO), Imane Khelif est éliminée en Inde en raison d’un taux élevé de testostérone.

L’IBA, instance non reconnue par le monde olympique, qui réfute ces accusations, prétend toutefois que l’athlète aurait bénéficié d’un avantage dans la compétition.

Cette controverse sur le genre est réapparue aux JO le 1er août dernier, alors qu’une adversaire de la boxeuse, l’Italienne Angela Carini, a abandonné après 46 secondes de combat.

Photo AFP
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L’événement suscite de vives réactions sur les réseaux sociaux, remettant en cause la féminité de l’Algérienne.

La première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, affirme que «les athlètes qui ont des caractéristiques génétiques masculines ne devraient pas être admis aux compétitions féminines».

5- Elle a toujours participé à des épreuves féminines

Pour le CIO, l’admissibilité d’Imane Khelif ne fait aucun doute: elle peut participer aux Jeux olympiques dans le tournoi féminin.

La boxeuse a d’ailleurs pris part à de nombreux tournois féminins sans que sa participation suscite de critiques.

PHOTO TIRÉE DU COMPTE X D'IMANE KHELIF
PHOTO TIRÉE DU COMPTE X D'IMANE KHELIF

Le taux de testostérone est utilisé depuis longtemps pour «vérifier la féminité» des athlètes, notamment en athlétisme.

Ces tests sont toutefois controversés.

D’abord, parce que la testostérone n’est pas un indicateur de féminité très fiable. Puis, parce qu’il n’existe aucune preuve scientifique qu’un haut taux de testostérone avantage les athlètes féminines.

«Les femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes», souligne le CIO.

En moyenne, une femme cisgenre a un taux de testostérone de 0,3 à 3 nanomoles par litre de sang. Au-delà de ce taux, on parle d’hyperandrogénie. Cette dernière peut être causée par de nombreux facteurs: le syndrome des ovaires polykystiques ou un trouble génétique des glandes surrénales, etc.

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