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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Fraude amoureuse de 2,4 M$: condamné à 5 ans de prison, il sera ensuite expulsé pour avoir fait 39 victimes

Photo tirée de la page Facebook de Sogli Espoir Kouassi
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-06-27T20:02:58Z
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Un Ivoirien d’origine a été condamné mardi à 5 ans de pénitencier pour son rôle central dans une fraude amoureuse qui a arraché 2,4 M$ à 39 victimes québécoises, sentence à la suite de laquelle il sera expulsé du Canada.

• À lire aussi: Trois fraudeurs coupables d’avoir participé à une fraude sentimentale de 2,4M$

• À lire aussi: Arnaque amoureuse: l’organisation aurait soutiré 2,3M$

Sogli Espoir Kouassi ne sera plus un homme libre sur le territoire canadien. 

L’homme de 37 ans a été condamné par le juge Mario Tremblay à une peine de cinq ans de détention mardi pour une fraude sentimentale qui a laissé des traces chez les victimes qui ont croisé son chemin.

Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
Pierre-Paul Biron, Journal de Québec

Et au terme de cette peine, l’homme qui se trouvait au Canada sous un statut de réfugié sera expulsé du pays, «conséquence indirecte inéluctable» de son crime, a souligné le magistrat.

Trahison

Opérant dans un vaste réseau, Kouassi a agi comme courroie de transmission, «comme une antenne au Québec», pour faire passer l’argent des victimes vers la Côte-d’Ivoire. Sur les 2,4M$ soutirés aux victimes, la preuve a démontré que 800 000$ a transité directement par le fraudeur qui se serait mis jusqu’à 250 000$ de profits dans les poches avant d’être épinglé par les autorités.

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Tirée du LinkedIn Espoir Kouassi
Tirée du LinkedIn Espoir Kouassi

Le juge Tremblay a eu des mots durs à l’endroit de Kouassi et de tous ces fraudeurs qui détournent chaque année 531M$ aux Canadiens selon les données citées du Centre Anti-Fraude par le magistrat. 

«Ils ont laissé les victimes sans aucune ressource, dans la honte et le désespoir. Mais dans le fond, la plus grande trahison est l’abus de la confiance de ces victimes qui nourrissaient de bons sentiments, ce qui instigue la méfiance dans toute la population», a-t-il déploré, rappelant que «la société a toujours besoin de croire en des principes fondateurs comme l’honnêteté, l’amour et la bonté».

«[Ces fraudes] déshumanisent non seulement les victimes, mais toutes les personnes chez qui la méfiance s’installe», regrette Mario Tremblay, qui s’est rangé à la suggestion du ministère public pour établir la peine.

Le procureur de la Couronne, Me Juan Manzano, avait plaidé pour une peine de quatre à cinq ans, tandis qu’en défense, Me Gabriel Michaud-Brière avait suggéré l’imposition d’une sentence de deux ans.

Un baume pour les victimes

Pour Sylvain Duguay, qui a vu sa mère être victime du réseau, la sentence de mardi est un baume sur des années de souffrance et surtout un message clair envoyé aux fraudeurs par le tribunal.

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

«Il fallait envoyer un message parce que les conséquences sont importantes. Ma mère, elle ne sera plus jamais la même», confie l’homme qui s’insurge de voir des réseaux organisés s’en prendre à des gens vulnérables.

«Ma mère a des problèmes cognitifs avec une démence légère. Encore aujourd’hui, pour elle, c’était un amoureux avec qui elle a eu une grosse peine», raconte l’homme qui vient à peine d’obtenir un mandat d’inaptitude pour protéger sa mère malgré tout ce qu’elle a traversé.

«Même après ça, même après qu’elle a tout perdu, je n’arrivais pas à protéger ma mère», ajoute celui qui veut lancer un message aux familles. «Si vous avez des doutes, contactez les autorités.»

Le dossier Sogli Espoir Kouassi

  • Homme de 37 ans, originaire de Côte-d’Ivoire
  • Il a reconnu sa culpabilité dans un stratagème de fraude amoureuse lié à son pays d’origine
  • L’accusé agissait comme courroie de transmission pour envoyer l’argent reçu des victimes
  • 2,4M$ fraudé à 39 victimes âgées de 39 à 85 ans. Les sommes dérobées varient de 2000$ à 170 000$
  • Il a aussi écopé de 90 jours pour conduite durant une interdiction et d’un autre 90 jours pour bris de condition
  • Deux coaccusés au rôle moindre ont aussi plaidé coupable. La conjointe de Kouassi a écopé d’une absolution conditionnelle, tandis que Yapo Landry N’Cho a écopé de six mois de détention
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