40 000 km et 27 pays à vélo à main: Jimmy Pelletier établira un record en faisant le tour du monde


Stéphane Cadorette
Paraplégique depuis un accident de voiture en 1996, Jimmy Pelletier a toujours carburé au sport. Des Jeux paralympiques de Turin à la traversée du Canada, en passant par l’ascension du Kilimandjaro, il n’y a jamais d’obstacle trop grand. Voilà qu’à 48 ans, il s’apprête à attaquer le plus grand défi qui soit, un tour du monde à vélo à main.
L’homme inspirant originaire de Baie-Comeau, établi à Québec depuis sa vingtaine, profitera de l’occasion pour amasser des fonds pour Adaptavie, organisme qui vient en aide aux personnes composant avec des limites physiques ou intellectuelles.
Quand il parle du tour du monde, qui s’amorcera le 25 juin prochain au parc Terry-Fox de Saint-Apollinaire, ce n’est pas qu’une simple image.
Jusqu’au 25 juin 2027, Pelletier parcourra 40 000 km, soit la circonférence de la Terre, en compagnie de sa conjointe, Manon Bélanger. Le record du monde à vélo à main, qu’il pulvérisera, est de 8500 km.
Tout au long de cette épopée de deux ans, il passera 730 jours sur la route à travers 27 pays sur cinq continents, à raison de 400 km par semaine.
«C’est un rêve qui devient une réalité. C’est un gros défi et ça va être le fun de pouvoir faire vivre ça au monde entier pour montrer que dans la vie, on peut toujours transformer l’impossible en possible», a déclaré l’infatigable athlète, décoré cette semaine de la Médaille d’honneur de l’Assemblée nationale.
Parcours en 13 étapes

Celui qui est derrière la randonnée Jimmy Pelletier depuis 2015 amorcera donc son périple à la maison, mais il aura tôt fait de se rendre outre-mer.
Le 5 juillet, il partira de Londres, au mythique Trafalgar Square, pour parcourir l’Europe de l’Ouest. Il s’attaquera ensuite à l’Australie, à la Thaïlande et au Maroc, avant de revenir en France, où il participera à une version modifiée de la randonnée à son nom, chez nos cousins.
Ses aventures le mèneront ensuite en Europe centrale, en Turquie, puis en Amérique du Sud (Argentine) et en Amérique centrale.
Il entend finalement regagner le confort de son foyer au bout d’un effort par la côte est américaine jusqu’au Nouveau-Brunswick.
«On vit tous des choses difficiles dans notre vie et à chaque fois, la meilleure solution est de s’adapter au moment présent. C’est une bonne recette et c’est ce que je veux amener au monde. C’est ce que j’ai fait avec mon accident et aujourd’hui, je suis là et je pars faire le tour du monde avec ma femme», s’est-il réjoui en assurant que cet itinéraire ne lui donnait pas le vertige.
«Essayer de contrôler l’incontrôlable, ça ne marche pas. On va y aller au jour le jour», a-t-il spécifié.
Redonner au suivant

Cette idée folle a commencé à germer dans la tête de Pelletier vers la fin de sa traversée du Canada, en 2019. Pendant la pandémie, il a commencé à ébaucher des plans.
«Au début, quand je parlais de mon projet, les gens m’écoutaient, mais je ne sentais pas nécessairement qu’ils me croyaient», a-t-il souri.
Pourtant, le projet est bel et bien sur le point de devenir réalité, au grand plaisir du directeur général d’Adaptavie, Mario Légaré.
«Jimmy, c’est une dynamo. Quand il met un projet en action, il se réalise. C’est impossible de ne pas embarquer dans ses aventures», a-t-il commenté.
Pour le moment, ni Adaptavie ni Jimmy Pelletier n’osent se prononcer sur leurs objectifs quant aux fonds qui seront amassés, par l’intermédiaire des particuliers et des entreprises qui contribuent en achetant des kilomètres.
À terme, ce tour du monde permettra à Adaptavie d’intégrer toutes ses activités sur les terrains de Fleur de Lys, soit une clinique de soins adaptés, un laboratoire de recherche et un espace psychosocial.