Quatre mois d’horreur avec un agresseur récidiviste
TVA Nouvelles
Brigitte Jobin se décrit comme une femme de caractère, une enseignante qui a pleinement confiance en elle.
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La Québécoise ne croyait pas avoir le «profil» d’une victime de violence conjugale. C’est pourtant ce qu’elle a vécu pendant ses quatre mois de relation avec Jody Matthew Burke.
Lors de leur rencontre en 2016, celui qui était un ex-combattant d’arts martiaux mixtes l’a courtisée, multipliant les attentions et les compliments.
Le conte de fées a toutefois rapidement tourné au cauchemar. Le conjoint de Brigitte Jobin l’a graduellement isolée de sa famille et de ses amis. Et après environ cinq semaines de fréquentation et plusieurs menaces de mort, la violence physique a commencé.
Au départ, il se frappait lui-même en jouant la carte de la victime afin de mieux la piéger.
«Il me disait: reste avec moi, il ne faut pas que tu m’abandonnes. Les autres m’ont toutes abandonné», a raconté Brigitte Jobin à l’émission de Denis Lévesque, sur les ondes de LCN.
Sauf que rapidement, c’est elle qui est devenue la cible de la violence de son conjoint.
Parmi les gestes subis, elle a reçu un nombre incalculable de coups, en plus de se faire étrangler dans la voiture.
Brigitte Jobin affirme qu’elle tentait toujours de demeurer en contrôle et d’éviter de céder à la panique. Elle essayait de le calmer et de le rassurer, car elle comprenait que physiquement, elle n’était pas en mesure de se défendre.
Sadique et récidiviste
La victime subissait des relations sexuelles forcées durant lesquelles il lui ordonnait qu’elle réclame de se faire frapper.
«Il me demandait combien de coups je voulais recevoir. Si je disais que je n’en voulais aucun, il me disait de choisir, sinon c’est lui qui allait choisir le nombre de coups» affirme Brigitte Jobin.
Les agressions pouvaient parfois durer jusqu’à trois heures.
Le travail est rapidement devenu le seul moment de répit de l’enseignante.
Avant leur relation, Jody Matthew Burke avait déjà été condamné pour violence conjugale et agression sexuelle. Il portait un bracelet à la cheville lors de leur première rencontre.
Ce dernier n’avait cependant pas révélé son vrai nom et il a menti en expliquant qu’il avait été arrêté parce qu’il avait eu des problèmes avec les gangs de rue en Alberta.
Lorsqu’elle a appris son vrai nom, Brigitte Jobin a découvert la vérité sur le passé de son conjoint, en faisant des recherches sur internet. Elle l’a alors confronté, mais il a nié en affirmant que son ex-conjointe mentait et qu’il n’avait jamais commis ces crimes.
Un passé occulté
Brigitte Jobin a pourtant assisté à plusieurs rencontres avec des agentes de probation qui ne lui ont jamais donné l’heure juste sur le passé de son conjoint.
«La première que j’ai rencontrée m’a dit qu’il avait seulement des petits problèmes de couple», indique-t-elle.
Lors des rencontres suivantes, Brigitte Jobin était toujours accompagnée de son conjoint. Elle n’osait donc pas poser de questions.
D’ailleurs, la victime affirme que plusieurs agentes étaient terrorisées par son conjoint, ce qui excitait ce dernier.
C’est finalement après quatre ans de démarches judiciaires que l’enseignante a réussi à envoyer son ex-conjoint derrière les barreaux.
Au début du mois de mai, l’homme a été déclaré coupable de tous les chefs d’accusation qui pesaient contre lui. Il est désormais en attente de sa sentence.