4 ans de prison pour le père de la fillette de Granby
Le juge n’a pas mâché ses mots envers l’accusé, le traitant de lâche
Antoine Lacroix
L’« inqualifiable lâcheté » du père de la fillette de Granby vient de lui valoir quatre ans d’emprisonnement pour son rôle dans la mort de sa fille de sept ans.
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« Vous vous êtes comporté comme un lâche. Vos comportements me dégoûtent au plus haut point, comme ils ont dégoûté la quasi-totalité de la province de Québec [...] Je n’ai aucune forme de sympathie à votre égard », a laissé tomber le juge François Huot, en entérinant la suggestion commune présentée par la Couronne et la défense.
Le père n’a pas voulu s’adresser au tribunal vendredi, lui qui avait plaidé coupable à une accusation de séquestration. Six mois de détention préventive ont été soustraits à sa peine, portant le tout à trois ans et demi derrière les barreaux.
« Le concept de justice requiert réflexion, recul, détachement avec l’émotif et impartialité. [...] Il s’agissait là d’une solution juste et raisonnable, a ajouté le magistrat, parlant de plusieurs facteurs à considérer et soulignant la qualité du travail des avocats au dossier.
« Comment avez-vous pu ligoter votre enfant de la sorte ? a tonné le juge Huot. Vous vous êtes comporté à l’égard de cette petite fille, comme on ne le fait même pas pour un animal. »
Hanté par l’image de sa fille
Si un jour il en aura fini avec la justice, le juge Huot lui a rappelé que sa véritable peine est qu’il sera suivi jusqu’à la fin de ses jours par l’image de sa fille.
Vendredi, plusieurs proches de l’enfant ont témoigné au palais de justice de Trois-Rivières des lourds impacts du crime.
« Je ne sais pas si un jour, [nom du père], je pourrai te pardonner d’avoir fermé les yeux sur tout ça. [...] Pense à [ta fille] derrière tes petits barreaux », a notamment écrit la grand-mère de l’accusé, dans une lettre émotive lue devant le tribunal.
La mère de l’accusé est aussi allée témoigner contre son fils.
« Pourquoi tant d’acharnement sur cette enfant ? Si elle volait de la nourriture, qu’elle se sauvait, c’était un appel à l’aide, des appels de détresse. [...] Il ne faut surtout pas que cette enfant soit morte pour rien », a-t-elle laissé tomber.
Cri du cœur
La mère biologique de la victime a lancé un cri du cœur déchirant devant le juge Huot, déplorant ne jamais avoir été prise au sérieux par les autorités lorsqu’elle se souciait du bien-être de son enfant.
« Je me suis battue, pis on ne m’a jamais écoutée, a-t-elle tonné. On était une clique qui voulait le bien de ma fille. »
Elle a vigoureusement blâmé son ex-conjoint pour son inaction et pour les sévices vécus par la fillette.
La belle-mère de la fillette de Granby avait écopé de la prison à vie, sans possibilité de libération avant 13 ans.
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Ce qu’ils ont dit
« [Quand] vous en aurez fini avec la justice, vous n’en aurez jamais fini avec l’image de votre fille, et ça, c’est votre véritable sentence. [...] Ça va vous hanter longtemps. »
« Vous avez littéralement livré votre petite fille en pâture à votre conjointe. Vous avez fait preuve d’aveuglement volontaire sur la situation. »
« Au cours des prochains mois, vous ne côtoierez pas de petite fille mal nourrie âgée de 7 ans, vous allez côtoyer des hommes. Je vous souhaite un peu plus de courage. »
– Le juge François Huot
« C’est la première fois que mon fils avoue qu’il a fait quelque chose de mal. [...] On sait tous que c’est un demi-aveu afin de s’épargner un procès qui aurait pu le mettre davantage dans l’embarras. »
– Mère de l’accusé
« Tu fais des enfants pour t’en occuper. [...] Pourquoi l’enlever des gens qui l’aimaient ? [...] Si t’étais vraiment allé chercher de l’aide, notre fille serait encore là, pas dans un cercueil. »
– Mère de la fillette