Saguenay : 4 ans de prison pour avoir filmé des adolescentes nues à leur insu
Kate Tremblay | TVA Nouvelles
À Saguenay, un homme dans la vingtaine qui a reconnu avoir filmé des adolescentes à leur insu et partagé des photos d'elles nues à ses amis a été condamné à quatre ans d'emprisonnement ce matin au Palais de justice de Chicoutimi.
Evens Perron est détenu depuis 17 mois.
Il lui reste 23 mois à purger à compter de ce vendredi.
Ses victimes sont soulagées de pouvoir enfin tourner les pages sur des années de procédures judiciaires, même si leurs blessures sont encore bien vives.
Deux d'entre elles ont accepté de se confier à TVA Nouvelles pour que les gens sachent ce que le jeune homme dans la vingtaine leur a fait vivre.
Même si Evens Perron devra respecter de nombreuses conditions à sa sortie de prison, elles craignent qu'il recommence son manège.
«On s'attendait à ce genre de peine, a indiqué l'une d'entre elles. Même s'il faisait 10 ans de prison, ça ne change rien pour nous parce que le mal est fait et ce qu'on a vécu, ça va rester avec nous toute notre vie.»
La première victime d'Evens Perron n'avait que 14 ans lorsqu'il a commencé à la fréquenter en 2016. Il lui avait fait croire qu'il en avait 17, mais il était âgé de 18 ans et conservait des photos d'elle nue dans son téléphone.
En juillet 2017, il a filmé à son insu une adolescente de 15 ans qui se changeait dans sa salle de bain. Il l'avait invitée à se baigner chez lui. Il a partagé les photos avec des amis.
Finalement, en 2019, il a pris des images de sa copine âgée de 17 ans à l'époque pendant une relation sexuelle, également à l'insu de l'adolescente.
«Je pense qu'il n'y aura jamais de peine assez grande pour ces crimes-là, a affirmé une victime. Une personne qui va acheter de la drogue le décide, même si ça détruit sa vie, c'est son choix, mais nous, on n'a pas voulu que ça nous arrive. Pourtant, pour la justice c'est vu comme moins grave que vendre ou acheter de la drogue illégalement.»
Elles ne pourront jamais oublier la souffrance que Evens Perron leur inflige encore aujourd'hui.
«Je suis restée avec la peur de le croiser donc j'ai déménagé et changé de ville, a expliqué une autre victime. Je suis recommencée à zéro et je reste quand même avec le stress et la peur de rencontrer une autre personne comme ça.»
«Je suis médicamentée pour de l'anxiété généralisée depuis ce temps-là, a mentionné une autre adolescente qui a atteint la majorité depuis. C'est dur de refaire confiance après ça.»