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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

4 ans après la mort d’Hugo St-Onge: cri du cœur pour une ambulance supplémentaire à Lévis

La mère d’un ambulancier décédé en 2017 lance un cri du cœur avec d’autres citoyens et des gens d’affaires

Sylvain Cadieux, paramédical à Lévis.
Sylvain Cadieux, paramédical à Lévis. Photo Dominique Lelièvre
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Photo portrait de Dominique Lelièvre

Dominique Lelièvre

2022-05-11T16:26:42Z
2022-05-11T21:46:15Z
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Quatre ans après le décès de l’ambulancier Hugo St-Onge, la desserte ambulancière demeure insuffisante à Lévis, dénoncent ses parents qui font un «constat d’échec» et réclament plus de ressources avec un groupe de citoyens et de gens d’affaires.

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• À lire aussi: La mort d’un jeune ambulancier était évitable, selon la coroner

Johanne Lapointe, la mère d’Hugo St-Onge, a été bouleversée par le décès en 2020 de Monique Labrecque, une femme de Lévis qui a succombé à un arrêt cardiorespiratoire après avoir attendu près d’une heure pour recevoir des soins.

Janet Jones, citoyenne de Lévis, et Marie-Josée Morency, directrice générale de la Chambre de commerce de Lévis.
Janet Jones, citoyenne de Lévis, et Marie-Josée Morency, directrice générale de la Chambre de commerce de Lévis. Photo Dominique Lelièvre

«C’est comme un constat d’échec pour nous», laisse tomber Mme Lapointe, qui a eu l’impression qu’on n’avait pas tiré les leçons du décès de son fils. Avant de mourir, celui-ci déplorait déjà la couverture insuffisante à Lévis.

Âgé de seulement 24 ans, M. St-Onge a été emporté par un trouble cardiovasculaire en décembre 2017 après avoir attendu l’ambulance 21 minutes, deux fois plus que le temps recommandé. «Une mort naturelle possiblement évitable», avait conclu la coroner.

Le décès de l’ambulancier Hugo St-Onge aurait peut-être été évité si la couverture ambulancière avait été comblée avec plus d’effectifs, le 27 décembre 2017.
Le décès de l’ambulancier Hugo St-Onge aurait peut-être été évité si la couverture ambulancière avait été comblée avec plus d’effectifs, le 27 décembre 2017. Photo Facebook

«Quatre ans et demi plus tard, deux morts plus tard, je pense qu’il est temps d’agir», demande Johanne Lapointe.

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Les parents d’Hugo St-Onge, Johanne Lapointe et Bruno St-Onge, ont appuyé mercredi le lancement d’une pétition réclamant une bonification de la desserte ambulancière à Lévis. Leur fils ambulancier est décédé tragiquement en 2017.
Les parents d’Hugo St-Onge, Johanne Lapointe et Bruno St-Onge, ont appuyé mercredi le lancement d’une pétition réclamant une bonification de la desserte ambulancière à Lévis. Leur fils ambulancier est décédé tragiquement en 2017. Photo Dominique Lelièvre

Pétition

Avec le conjoint de Mme Labrecque, elle était venue appuyer mercredi un regroupement de citoyens et de gens d’affaires, chapeautés par la Chambre de commerce de Lévis, qui lance une pétition pour réclamer une bonification des soins préhospitaliers d’urgence afin de les porter au même niveau que les municipalités comparables.

La population à la fois en croissance et vieillissante, de même que les particularités régionales militent en faveur de l’ajout d’au moins une ambulance, plaident-ils, espérant mettre cet enjeu à l’agenda de la prochaine élection.

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier, a signé leur pétition. «Il y a huit ambulances à Lévis, et à Sherbrooke on est rendu à 14 ou 15 [...] On a un ratio qui n’a pas d’allure par rapport aux autres grandes villes comparables», a-t-il affirmé en plus de demander «un peu plus de transparence dans les critères».

«Pas suffisant»

Invité à commenter, le cabinet du ministre de la Santé a rappelé que 184 heures de service d’ambulance supplémentaires par semaine ont été octroyées au secteur de Lévis depuis la mort de M. St-Onge, estimant ainsi avoir satisfait à une recommandation de la coroner.

Sylvain Cadieux, ambulancier à Lévis.
Sylvain Cadieux, ambulancier à Lévis. Photo Dominique Lelièvre

«C’est nettement pas suffisant», déplore néanmoins l’ambulancier Sylvain Cadieux, qui était présent lors de l’annonce mercredi.

Il craint qu’un autre drame se produise si rien ne change. «Ce n’est pas compliqué, ce qu’on demande. On demande une ambulance, on demande un camion, ce qui représente des chiffres sur un tableau, mais moi, je ne suis pas habitué de gérer des chiffres, je suis habitué de gérer des gens, puis j’ai envie de les aider, les gens, et j’aimerais qu’on m’aide à les aider», implore-t-il.

«Il faut savoir qu’actuellement, le délai de réponse à Lévis est comparable aux normes nationales, soit d’environ 9 minutes. Nous voulons évidemment améliorer la couverture ambulancière partout au Québec, comme à Lévis. C’est pourquoi les paramédics font partie de la solution dans le plan santé du ministre Christian Dubé», a pour sa part signalé Marjaurie Côté-Boileau, directrice des communications du cabinet de M. Dubé.

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