3e lien: trop tôt pour confirmer un appui financier d’Ottawa, dit le ministre Lightbound

Le secteur identifié pour connecter le 3^e lien à Lévis pourrait représenter un «enjeu» avec la volonté fédérale de construire des logements, selon le ministre Joël Lightbound, qui refuse pour le moment de s’avancer sur un éventuel soutien financier d’Ottawa.

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«Je suis de près les nombreux développements dans le dossier du 3^e lien, mais à l’heure actuelle, il y a plus de questions que de réponses. Avant de me prononcer [sur ce projet] au nom du gouvernement fédéral, on va attendre qu’il y ait plus de réponses que de questions», a affirmé le nouveau ministre de la Transformation du gouvernement dans le cabinet de Mark Carney, en entrevue avec Le Journal.

Selon le député de Louis-Hébert, Ottawa n’a pas reçu de demande formelle de financement, car «il n’y a pas de projet formel», et il serait tout aussi prématuré de statuer sur une participation du fédéral.

«La position [du gouvernement fédéral] ne change pas vraiment parce qu’il n’y a pas un projet qui a été vraiment avancé aujourd’hui», dit-il.

Certes, une partie du «puzzle» est maintenant connue, mais il reste d’importants points à éclaircir, «entre autres quant aux coûts, quant aux impacts que ça aurait sur la congestion, aux arguments de sécurité économique qui ont été avancés par le passé, aussi à la sortie [du 3^e lien]», poursuit-il.

Ferme Chapais

La question de la connexion avec Lévis demande aussi des clarifications, car le corridor identifié pourrait possiblement traverser le terrain de l’ancienne ferme Chapais, qui appartient au fédéral, dans l’axe du chemin des Îles.

Pas plus tard qu’en janvier, le gouvernement canadien a annoncé qu’il rendrait disponibles ces terres pour du développement résidentiel et communautaire.

«L’enjeu, c’est que la ferme Chapais a été placée dans la banque des terrains fédéraux qui destine les terrains à la construction de logements abordables. On a d’ailleurs des discussions qui sont assez avancées avec la Ville de Lévis, entre autres, avec la Nation Wendat, aussi, pour voir [à] la construction de logements abordables sur ces terrains là», explique le député fédéral.

Il souligne au passage que «jusqu’à quand même un passé pas si lointain, le projet de 3^e lien avait été abandonné par le gouvernement du Québec» et qu’il n’y a «pas de demande» à ce jour, de Québec, pour aménager un lien autoroutier sur la ferme Chapais.

«Et nous, il faut savoir qu’on va de l’avant avec cette ambition de construire du logement abordable sur les terrains fédéraux», dans la région de Québec comme à travers le pays, ajoute-t-il.

Est-ce à dire que le corridor du 3^e lien est incompatible avec la vision fédérale pour ce terrain?

«À l’heure actuelle, oui, mais je comprends que c’est un corridor assez préliminaire et qu’il y aura beaucoup d’autres étapes à franchir dans le dossier du 3^e lien, donc on va attendre d’avoir plus d’information de la part de Québec», soutient le ministre Lightbound.

Jeudi matin, la ministre québécoise des Transports, Geneviève Guilbault, a soutenu qu’il n’y a pas de «réel enjeu» pour elle sur cette question, disant vouloir «collaborer» avec Ottawa pour trouver un terrain d’entente.

Par voie de communiqué, les leaders des Premières nations Wendat, Wolastoquey et Abénakis ont déploré que l’annonce sur le 3^e lien, par le gouvernement Legault, «ait été faite sans [les] avoir au préalable consultés ou minimalement informés», alors qu’elles ont «un projet majeur de développement sur les terres de la ferme Chapais.»