3e lien: le chèque d'Ottawa loin d'être acquis


Marc-André Leclerc
Jeudi dernier, le ministre François Bonnardel et la vice-première ministre, Geneviève Guilbault, ont présenté la nouvelle version du troisième lien – un bitube.
Un projet de 6,5 milliards de dollars, moins dispendieux que la première version, mais la CAQ doit trouver du financement.
Pour François Legault, le fédéral devrait payer 40% de la facture, mais le chèque d’Ottawa est loin d’être dans la poste.
Transport en commun
Dans la version 2.0 du tunnel Québec-Lévis, les voies pour le transport en commun ont été écartées du projet.
En enlevant ces voies pour réduire les coûts du projet, le gouvernement du Québec a du même coup mis à la poubelle leur plus gros argument de vente auprès du fédéral.
Comme le troisième lien est la cible des groupes environnementaux, il serait surprenant que Steven Guilbeault décide de leur tourner le dos à nouveau après l’approbation du projet Bay du Nord.
De plus, durant la dernière élection fédérale, Justin Trudeau et son équipe n’ont pas démontré beaucoup d’amour envers le troisième lien.
Une bonne vieille chicane
Jeudi, le ministre Bonnardel a cité le tunnel George-Massey, à Vancouver, pour justifier une implication du fédéral. Cependant, ce projet comprend des voies consacrées au transport en commun.
Le ministre Jean-Yves Duclos a rapidement signalé que le fédéral ne finance pas de nouveaux projets autoroutiers.
Dans cette optique, le ministre François Bonnardel a dit, à l’émission Le Bilan, que «ce tunnel sera construit coûte que coûte, même sans le fédéral». En revanche, il est écrit dans le ciel que la CAQ va se servir de ce dossier pour une petite dispute avec Ottawa.
L’histoire nous démontre qu’il n’y a rien de mieux, pour le premier ministre du Québec, qu’une bonne vieille chicane avec Ottawa à l’aube d’une campagne électorale.
Une chicane qui est aussi payante auprès de ceux qui n’aiment pas le troisième lien.