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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

3e lien: Gilles Lehouillier «donne une dernière chance au gouvernement»... mais il dit n’avoir confiance ni en François Legault ni en Geneviève Guilbault

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Photo portrait de Taïeb Moalla

Taïeb Moalla

2025-06-12T16:11:40Z
2025-06-12T22:03:57Z
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Assurant qu’il ne fait confiance ni à François Legault ni à Geneviève Guilbault dans le dossier du 3elien, Gilles Lehouillier affirme tout de même vouloir donner «une dernière chance au gouvernement» caquiste.

C’est ce que le maire de Lévis a soutenu, jeudi en fin de matinée, en réaction à l’annonce gouvernementale faite plus tôt en journée.

«La confiance est au plus bas. On va se faire les chiens de garde, a-t-il prévenu. On vous fait confiance pour la dernière fois. Le climat de confiance est à zéro.»

Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier.
Le maire de Lévis, Gilles Lehouillier. Photo d'archives, Stevens LeBlanc

Tout comme son homologue Bruno Marchand, M. Lehouillier a prévenu que le gouvernement Legault ne l’a «jamais avisé au cours des derniers mois» des avancées pour le choix du corridor retenu. Il a dit s’attendre à une meilleure collaboration, d’ici l’automne, lors du choix plus affiné du tracé retenu.

«Le couteau sous la gorge»

Selon l’analyse du maire de Lévis, le 3e lien est «soutenu fortement» par certains députés et par les ministres caquistes régionaux Bernard Drainville et Martine Biron. Au même moment, le premier ministre Legault est «contre le projet», croit-il savoir.

Si François Legault ne «tire pas la plogue» sur le 3e lien, c’est uniquement parce qu’il a «le couteau sous la gorge» pour l’appuyer, a-t-il poursuivi. Mais le premier ministre pourrait être tenté de l’abandonner «si jamais le chaos pogne», craint Gilles Lehouillier.

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«Surveillez votre chef», a-t-il suggéré aux députés caquistes en affirmant qu’il faut absolument «contrecarrer» le premier ministre du Québec dans ce dossier.

M. Lehouillier pense que François Legault aurait dû être présent à l’annonce de jeudi matin en compagnie de sa vice-première ministre. «Dans un projet aussi important, M. Legault aurait pu au moins être présent», a-t-il glissé.

Des enjeux à surveiller

Parmi les enjeux qu’il faudra surveiller à la suite du choix du corridor central, le maire de Lévis a évoqué la présence de la raffinerie Valero et de la ferme Chapais à la naissance du futur 3e lien du côté lévisien. Il a dit vouloir collaborer avec toutes les parties prenantes pour minimiser les impacts.

Cela dit, le corridor retenu n’est pas si éloigné du «projet d’origine» qui prévoyait une entrée du côté de la roule Lallemand, s’est-il consolé. Le maire s’est également dit rassuré par les consultations publiques que la ministre Guilbault entend mener dans les prochaines semaines.

Le maire Lehouillier n’a pas exigé que le transport en commun soit inclus dans cette mouture du 3elien. Il a dit entrevoir un scénario dans lequel le mégaprojet serait entièrement autoroutier et qu’il cohabiterait avec un pont de Québec qui serait entièrement consacré au transport collectif.

Gilles Lehouillier va rencontrer la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, la semaine prochaine. Il s’agit d’une réunion que le maire réclame depuis de longs mois.

Ce qu’ils ont dit

«À l’heure actuelle, il y a plus de questions que de réponses. [...] Il n'y a pas de demande formelle [de Québec, pour un appui financier d'Ottawa]», Joël Lightbound, ministre fédéral et député de Louis-Hébert.

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«Ce projet d'envergure pourrait avoir des répercussions significatives sur les installations portuaires de l'Anse-au-Foulon, ainsi que les activités de nos partenaires, tant sur les plans économique, environnemental, technique que social», Frédéric Lagacé directeur des communications du Port de Québec.

«Surpris et déçus. On s’attendait à un lien à l’est», Daniel Turcotte, président de la Table régionale des élus municipaux de la Chaudière-Appalaches (TREMCA).

«Pour nous, ça ne clique pas. La Coalition de l’Est ne changera pas de nom. Elle est là pour rester», Pierre Lefrançois, préfet de la MRC Côte-de-Beaupré.

«Je suis carrément déçu. Pour moi, C’est le Jour de la marmotte. On refait une annonce. On n’a pas de données, pas d’échéanciers, pas de coûts», Serge Bonin, chef de Repensons Lévis.

«Le tracé n’est pas mauvais en tant que tel, mais il faut voir les impacts que ça va avoir», Marie-Josée Morency, présidente et directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie du Grand Lévis.

«C'est délirant. C'est un manque de respect pour la population. Ça n'a même plus de bon sens. Je me demande combien de versions ça va leur prendre avant de revenir à la raison», Angèle Pineau-Lemieux, d'Accès Transports viables.

«C'est hallucinant comment on fonce tête baissée sans aucune donnée d'achalandage, sans données de temps de déplacement, sans budget. On parle de relier Lévis à Lebourgneuf. Est-ce qu'il y a une vraie demande pour ça? Je ne pense pas. C'est une manœuvre essentiellement électoraliste», Christian Savard, de Vivre en ville.

«Le corridor est en ligne directe avec les terres de la ferme Chapais pour lesquelles les trois Premières nations, en partenariat avec la Ville de Lévis, ont fait part, à plusieurs reprises depuis 2021, de leur vif intérêt à y développer un projet novateur», Communiqué de presse signé par quatre chefs autochtones.

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