3e lien: François Legault refuse de confirmer si le coût maximal est toujours de 6,5 G$

Marc-André Gagnon
Talonné en chambre par Gabriel Nadeau-Dubois, François Legault a refusé de confirmer si la somme maximale qu’il est prêt à injecter dans son projet de troisième lien se chiffre encore aujourd’hui à 6,5 G$.
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«Le premier ministre, en campagne électorale, nous a dit que c’était son maximum, 6,5 milliards. Aujourd’hui, il dit qu’il est plus déterminé que jamais à creuser son tunnel», a relaté le chef parlementaire de Québec solidaire, pendant la période des questions au Salon bleu.
Le député de Gouin s’inquiétait notamment d’apprendre que, selon Radio-Canada, par rapport à 2019, ce sont près de 17 000 véhicules de moins qui empruntent quotidiennement les ponts de Québec et Pierre-Laporte.
«Et là, je ne vous parle même pas de la crise climatique. Visiblement, rien de tout ça ne dérange le premier ministre. Donc, je vais lui parler de ce qui devrait le préoccuper: l’argent des contribuables, a soulevé M. Nadeau-Dubois. Est-ce que le premier ministre aujourd’hui peut confirmer que 6,5 milliards, c’est encore le bon chiffre, que 6,5 milliards, c’est le prix maximum qu’il est prêt à mettre sur le troisième lien?»
Legault élude la question
«Contrairement à Québec solidaire, nous, on est cohérents, on ne change pas d’idée. On est déterminés à faire le troisième lien. [...] On va laisser Québec solidaire continuer de spéculer», a rétorqué le premier ministre, en cherchant à éluder la question.
«Aujourd’hui, le chef de Québec solidaire nous dit: “Le troisième lien va coûter plus que 6,5 milliards”. Où il prend ça? [...] Effectivement, c’est notre responsabilité de bien gérer les fonds publics. On a fait une étude, on devrait avoir les résultats au cours des prochaines semaines sur l’achalandage, en tenant compte du télétravail, qui est une nouvelle réalité, actuellement, puis au cours des prochaines semaines, bien, on aura l’occasion de déposer tout ça.»
«On se fait niaiser»
Pour les partis d’opposition, la baisse d’achalandage observée sur les deux ponts actuels entre Québec et Lévis est une tuile de plus qui s’abat sur l’engagement phare de la Coalition Avenir Québec.
L’ex-ministre libéral des Transports André Fortin a notamment blâmé la vice-première ministre Geneviève Guilbault, pour la façon dont elle a tenté de justifier, mardi, le retard qu’accuse son ministère quant au dévoilement des études promises en début d’année.
«Les gens de Québec, de Lévis et les contribuables québécois se sont fait niaiser par la ministre Guilbault, a dénoncé M. Fortin. Elle est allée [...] vous dire [hier]: "bien, on avait promis le début d’année. Est-ce que le début d’année, pour vous, c’est fin mai, fin juin?". Moi, j'arrête de dire bonne année au monde, là, le 10 janvier. Alors, si Geneviève Guilbault pense qu’on est encore en début d’année, bien, je lui souhaite bonne année, Geneviève!»
«On se fait niaiser», s’est exclamé dans le même sens le député péquiste Pascal Bérubé.
«Moi, je garde mon sapin de Noël à la maison parce que tant que je n'ai pas les études sur le troisième lien, dans ma tête, c’est encore le début de l’année», a ironisé à son tour le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon.
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