3e lien entre Québec et Lévis: un tunnel autoroutier sous le centre-ville historique, selon le solidaire Etienne Grandmont, qui a brandi des documents

Un troisième lien débouchant près du centre-ville de Québec est celui qui a obtenu la meilleure note dans une analyse menée par le ministère des Transports, selon le solidaire Etienne Grandmont. La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, ne le nie pas.

Le député de Taschereau, Etienne Grandmont, a sorti un lapin de son chapeau durant la période de questions à Québec, mercredi. Il a brandi des cartes montrant des hypothèses de tunnels et de ponts qui seraient actuellement à l’étude par le ministère des Transports du Québec (MTQ).

Le solidaire affirme avoir reçu des documents internes du ministère des Transports dévoilant des scénarios de tracés pour le projet de troisième lien entre Québec et Lévis. C’est un tunnel passant sous le cap Blanc qui obtiendrait la meilleure note des fonctionnaires, assure-t-il.

Il existerait une grille d’évaluation interne qui noterait chacun des corridors à l’étude.

Selon l’élu solidaire, la grille d’évaluation indiquerait que c’est le scénario d’un tunnel passant sous le cap Blanc et sous les centres-ville de Québec et de Lévis qui obtiendrait la meilleure note.

Sous les 60%

Mais, signale Grandmont, il n’obtiendrait pas la note de passage et se situerait sous les 60%, notamment en raison des impacts environnementaux, des coûts et des enjeux d’urbanisme.

Le tunnel aurait une longueur estimée de 12 à 13 km, avec des coûts évalués, selon Etienne Grandmont, de 15 à 20 milliards de dollars.

«Ce qu’on me dit, c’est que l’ensemble des scénarios qui sont étudiés, c’est celui ici, au centre, qui serait celui qui obtient la meilleure note», a-t-il indiqué, reconnaissant n’avoir aucune autre information sur le projet dans son ensemble.

L’élu rappelle que le cap Blanc est une zone patrimoniale UNESCO, et qu’il serait étonné que le gouvernement y construise un tunnel ou un pont qui «arriverait directement dans le Vieux-Port».

Admettant qu’il est un anti-troisième lien, le député dénonce le manque de transparence du projet qu’il qualifie de coûteux, mal noté et peu justifié.

Il assure que les documents sont véridiques et affirme que sa source est très fiable.

M. Grandmont relève à nouveau l’incohérence de la ministre des Transports Geneviève Guilbault, qui s’était opposée au troisième lien en 2023 avant de le relancer.

Rien de nouveau, dit Guilbault

Cette dernière n’a d’ailleurs pas remis en question la validité des plans dévoilés par Etienne Grandmont à l’Assemblée nationale.

Geneviève Guilbault a surtout attaqué ses adversaires politiques en plaidant qu’ils étaient «l’escouade anti-troisième lien».

La ministre des Transports souligne qu’il n’y a rien «de bien nouveau là-dedans» et que Caisse de dépôt et placement Infra a présenté, en juin dernier, un rapport dans lequel des tracés ont été étudiés.

«Il est public. Le député y a accès. Il y a une partie là-dessus qui porte sur le troisième lien. Il y a une carte qui a été présentée avec différents corridors. On est en train de compléter les études, les analyses et, cette année, on sera en mesure de déterminer le choix du corridor pour le futur troisième lien», a-t-elle dit. «Ça nous prend le troisième lien, ça nous prend le tramway. Les deux projets avancent.» 

Son cabinet a réagi par message texte en après-midi, signalant que «des experts mènent présentement des analyses» sur plusieurs corridors.

«Nous sommes au travail et la décision sur le choix du tracé sera communiquée d’ici l’été», a signalé l’attaché de presse de la ministre, Claude Daraiche.