3800 postes d’enseignants vacants à une semaine de la rentrée

Daphnée Dion-Viens
À une semaine de la rentrée scolaire, il reste maintenant 3858 postes d’enseignants à pourvoir dans les écoles publiques québécoises. La situation est pire qu’à pareille date l’an dernier, mais le nombre de profs à recruter a aussi augmenté, fait valoir Québec.
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a dévoilé mercredi après-midi le plus récent bilan à ce chapitre, lors d’une mêlée de presse.
L’an dernier, en date du 21 août 2023, 3420 postes d’enseignants étaient toujours vacants, soit 3,8% de tous les emplois à combler en enseignement dans les écoles publiques. Cette année, avec 3858 postes vacants en date du 21 août 2024, la proportion s'élève à 4%.
Le ministre Drainville fait toutefois maintenant valoir que le réseau scolaire est à la recherche cette année de plus de 6000 nouveaux enseignants, une hausse qui pourrait être causée par l’augmentation du nombre d’élèves à scolariser, en partie dû à l’immigration. Vendredi dernier, le ministre évoquait plutôt la création de 3700 postes supplémentaires cette année. «La ligne d’arrivée ne cesse de s’éloigner de nous, on court après la ligne d’arrivée», a lancé M. Drainville.
Des analyses seront faites au cours des prochaines semaines afin de mieux comprendre ce qui peut expliquer cette augmentation, a-t-il ajouté. Il est aussi possible qu'un plus grand nombre d'enseignants ont choisi cette année de réduire leur semaine de travail, ce qui entraînerait la création de nouveaux postes à temps partiel.
M. Drainville a assuré que le réseau scolaire «continue à travailler très fort pour combler les postes» pour le retour en classe, qui s’amorce dès mardi dans des centres de services scolaires de Québec et de Montréal, afin que «toutes les classes ait un enseignant ou un enseignant» pour la rentrée.
Le ministre a demandé aux centres de services qui ont le plus grand nombre de postes vacants présentement de présenter un plan d’action pour démontrer comment ils comptent s'y prendre pour recruter assez d’enseignants d’ici le retour en classe.
Les régions où la pénurie d’enseignants est la plus grande, toute proportion gardée, sont le Nord-du-Québec (10,2% des postes sont vacants), les Laurentides (7,6%), la Gaspésie (6,9%), la Mauricie (5,2%) et Montréal (5,1%). La région de Québec fait bonne figure, avec 2,4% des emplois en enseignement à pourvoir dans la Capitale-Nationale et 1,9% dans Chaudière-Appalaches.
La semaine dernière, Québec était plutôt à la recherche de 5704 enseignants dans les écoles publiques de la province.
Par ailleurs, le nombre de postes de professionnels et personnel de soutien scolaire à pouvoir n'a toujours pas été dévoilé. Les données seront disponibles au cours des prochains jours, lorsque les analyses seront terminées, a indiqué le ministre, qui réclame encore un peu de temps afin de pouvoir fournir des données «fiables».
De son côté, la député libérale Marwah Rizqy se demande comment Québec a pu passer vendredi d'une estimation de 3700 postes d'enseignants supplémentaires à créer pour l'année scolaire à venir à plus de 6000 postes quelques jours plus tard. «Est-ce que ça va prendre un cours d'algèbre pour comprendre les chiffres du ministre? Je crois qu'on induit la population en erreur», a-t-elle lancé.
– Avec Geneviève Lajoie
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.