38 mois de prison pour ce violeur narcissique; il nie encore avoir agressé sexuellement sa conjointe par vengeance


Camille Payant
Un homme narcissique qui ne reconnaît toujours pas avoir violé sa conjointe par vengeance et qui minimise les traumatismes qu’il a engendrés ira réfléchir à l’ombre pour 38 mois.
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Ludovyck Léonard Prévost était vêtu tout de noir lorsqu’il a reçu sa sentence, jeudi matin, au palais de justice de Montréal. S’il espérait s’en sortir avec de la prison à la maison, il a plutôt pris le chemin du pénitencier.
Le Montréalais de 32 ans a été reconnu coupable en septembre d’agression sexuelle, d’avoir profité d’un avantage matériel de la prestation de services sexuels et de harcèlement criminel envers son ex-conjointe.
Il y a quelques années, Prévost a violé par vengeance la victime, dont l’identité est protégée par une ordonnance de non-publication, alors qu’elle se trouvait au lit. Il a persisté, malgré les refus clairs de la femme.
Il venait alors de découvrir une photo d’un homme nu dans son téléphone.
Performances sexuelles en direct
Comme le couple était accablé par les dettes, Prévost a ensuite eu l’idée de produire et vendre du contenu pornographique en ligne. La victime a finalement dû performer en direct pour un client de l’Alberta qui lui demandait de poser des actes dégradants.
Lors de leur rupture, quelques mois plus tard, les «choses dégénèrent sérieusement», a souligné la juge Mylène Grégoire.
La victime, psychologiquement atteinte et affaiblie, a quitté la région pour tenter de refaire sa vie. Mais Prévost a «refusé de lâcher prise et l’a harcelée de manière répétée», selon la magistrate. Il lui a même souligné avoir réussi à la retrouver grâce à sa tablette électronique.
«Le dénigrement, l’humiliation et la violence peuvent être utilisés pour reprendre le contrôle et arriver à ses fins», indique-t-on dans le rapport présentenciel.
Depuis, la victime doit composer avec un trouble de stress post-traumatique et vit dans la peur constante que l’accusé ne la retrouve.
Manque d’introspection
Lors des observations sur la peine, en mars, Ludovyck Léonard Prévost trouvait qu’elle le dépeignait comme «un monstre» et déplorait le fait qu’elle ne pouvait avouer qu’il a été «une bonne personne pour elle à un moment».
«[L’]introspection [de Prévost] et sa responsabilité face au mal qu’il a pu causer à la victime demeurent très embryonnaires, étant davantage centré sur sa personne et ses propres pertes et souffrances», précisait-on à cet effet dans un rapport.
L’accusé, qui nie toujours la majorité de ses gestes, a ainsi été diagnostiqué d’un trouble de la personnalité narcissique et représente un risque de récidive sexuelle de modéré à élevé.
«Le risque de récidive met en danger la sécurité de la collectivité», a tranché la juge Grégoire, refusant que Prévost ne puisse purger sa peine à domicile.
La Couronne réclamait 50 mois de pénitencier dans ce dossier.
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