33% des jeunes Québécois préfèrent les conservateurs: abstenez-vous «des explications condescendantes», clame Mathieu Bock-Côté

Les jeunes seraient de plus en plus à se tourner vers les conservateurs, selon un récent sondage Léger. Or, ce serait là une tendance qui s’observe «partout en occident» et sur laquelle les politiciens devraient s’attarder pour tenter de la comprendre sans préjugés, conseille Mathieu Bock-Côté.

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«La droitisation de la jeune génération, et en particulier des jeunes hommes, elle n’est pas exclusive aux États-Unis. On la voit au Canada, on la voit au Québec, on la voit partout en Occident», explique le chroniqueur lors d’un segment à l’émission La Joute.

M. Bock-Côté dénonce toutefois l’approche méprisante de certains analystes, politiciens et même journalistes qui, avec un regard hautain, n’arriveraient pas à bien saisir l’essence de ce mouvement.

«Il n’y a pas meilleure manière de ne pas comprendre ce qui se passe que d’avoir des explications condescendantes», soulève-t-il. «Je voyais un article à Radio-Canada qui disait: "C’est à cause de l’ignorance, de l’intolérance et de la peur que la jeune génération tend à se droitiser".»

D’après les données de ce sondage Léger, les électeurs entre 18 et 34 ans seraient à 33% en faveur d’un gouvernement fédéral conservateur contre 27% pour les néo-démocrates, 17% pour les libéraux et 15% pour les bloquistes.

Et ce sont des résultats qui «surprennent» l’ancienne députée péquiste Elsie Lefebvre.

«Surtout si on regarde le vote du Bloc Québécois à 15% alors qu’il serait à 45% chez les francophones, donc il y a oui un élément générationnel», constate-t-elle.

Mais l’ex-chef du Nouveau Parti démocratique Thomas Mulcair ne semble pas aussi étonné par ces données.

«Poilievre leur parle depuis un an et demi, les faisant comprendre qu’ils ont moins de chance que leurs parents et même leurs grands-parents de devenir propriétaires de leur propre maison», explique-t-il.

M. Mulcair note que la nouvelle génération d’électeurs porte le poids de l’endettement «environnemental» et «économique» des baby-boomers, et elle «veut que ça change».

«La seule personne qui incarne le changement – et ça va être une élection de changement – c’est Poilievre et sa gang. Est-ce qu’il aime tout ce qu’ils entendent [des conservateurs]? Pas du tout. Mais est-ce qu’ils comprennent le message qu’eux vont se concentrer sur l’économie et veiller à ce que cette génération-là ne soit pas laissée pour compte, comme ils sont en train d’être laissés pour compte par les libéraux? Oh que oui. Ce message est en train de passer.»

Voyez la discussion dans la vidéo ci-dessus.