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L'article provient de TVA Sports
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30 ans plus tard, à quoi ressemblerait la rivalité Canadiens-Nordiques?

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Photo portrait de Stéphane Cadorette

Stéphane Cadorette

2025-05-23T23:00:00Z
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Le 25 mai 1995, les Nordiques s’en allaient. Trente ans plus tard, Le Journal a consulté de nombreux intervenants en demandant: «Et s’ils étaient restés?». À quoi ressemblerait la ville, la rivalité, le hockey au Québec... Notre dossier vous propose d’imaginer cet univers parallèle malheureusement fictif, mais fascinant. 


Au plus fort de la rivalité Canadiens-Nordiques dans les années 1980, les deux équipes regorgeaient de joueurs québécois dans leurs rangs. Puisque ceux-ci prennent beaucoup moins de place dans l’ère actuelle de la LNH, il serait tentant de conclure que la bataille de l’autoroute 20 n’aurait plus la même saveur.

Rassurez-vous, nostalgiques d’une époque révolue, si les Nordiques étaient toujours en vie ou s’ils devaient ressusciter un jour, les vieilles braises rallumeraient plus vite que du petit bois sec, assurent les gens consultés à cet effet.

«La rivalité serait quand même aussi intense parce qu’entre ces deux villes-là, c’est naturel depuis Champlain et Maisonneuve», assure l’ancien des communications des deux équipes Bernard Brisset.

« Les Nordiques auraient beau être composés de six Russes, trois Slovaques et 22 Américains, la rivalité serait aussi forte »

Bernard Brisset, journaliste et commentateur sportif

- Bernard Brisset, journaliste et commentateur sportif

PHOTO TIRÉE DE FACEBOOK

C’est un sentiment qui fait écho chez André Savard, qui a aussi représenté les deux équipes dans différentes fonctions, dont celle de joueur et d’entraîneur pour les Nordiques, de même que celle de directeur général du Canadien.

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«La rivalité aujourd’hui serait extraordinaire. Ce serait encore plus fort que ça a déjà été. Le hockey est plus populaire et plus médiatisé qu’avant. Ça amènerait plus de discussions», s’exprime-t-il.

André Savard se régalerait de voir revivre la rivalité entre le Canadien et les Nordiques.
André Savard se régalerait de voir revivre la rivalité entre le Canadien et les Nordiques. Photo Stevens LeBlanc

Le venin des réseaux sociaux

Un aspect à ne pas négliger dans ce que serait la rivalité si les Nordiques étaient toujours en vie, c’est la ferveur des réseaux sociaux, qui amplifieraient cette rivalité naturelle.

«Avec les médias sociaux, les chicanes Québec-Montréal n’auraient pas perdu en vigueur. Ce serait hallucinant. Les réseaux de sports seraient tellement heureux», s’esclaffe Luc Dupont, professeur de l’Université d’Ottawa expert en marketing.

Évidemment, qui dit «réseaux sociaux» dit «prises de bec qui dépassent souvent les bornes».

Mario Tremblay s'est aperçu à ses dépens que les couteaux volaient bas dans la rivalité Canadiens-Nordiques, lorsqu'il s'en est pris à Dale Hunter.
Mario Tremblay s'est aperçu à ses dépens que les couteaux volaient bas dans la rivalité Canadiens-Nordiques, lorsqu'il s'en est pris à Dale Hunter. Photo d'archives, LE JOURNAL DE MONTRÉAL

«À l’époque, il n’y avait pas de réseaux sociaux pour enflammer, mais il y avait les lignes ouvertes. C’était de meilleure teneur. Je ne suis pas convaincu qu’avec les réseaux sociaux et toutes les insultes qui y circulent, la rivalité serait très saine», réfléchit Bernard Brisset.

Bien dommage!

Lorsqu’il travaillait pour les Nordiques, l’ancien dépisteur et directeur général Martin Madden a pleinement vécu le cœur de la rivalité. Il a trouvé le paysage plus désolant une fois rendu de l’autre côté de la clôture à Montréal, une fois les Nordiques partis de Québec.

La une du Journal de Québec, à l'aube de la série entre les Nordiques et les Canadiens, en avril 1985.
La une du Journal de Québec, à l'aube de la série entre les Nordiques et les Canadiens, en avril 1985. Photo d'archives, LE JOURNAL DE QUÉBEC

«Même s’il y avait une certaine rivalité avec Boston, ce n’était plus du tout la même chose. Dans le temps de Canadiens-Nordiques, les joueurs, indépendamment d’où ils venaient, vivaient la rivalité sur une base continuelle. Pour moi, cette rivalité aurait été en grandissant. La compétition entre les deux équipes a toujours généré une fébrilité extraordinaire dans la province», croit-il.

Son ancien confrère André Savard peine à croire que cette rivalité appartient bel et bien au passé.

«Ça me fait vraiment quelque chose que les Nordiques soient partis. Je trouve ça insultant. C’était un produit extraordinaire pour le hockey au Québec. Quand la LNH a refusé d’envoyer les Coyotes à Québec... il me semble que ça aurait été idéal. Mais je ne commencerai pas à me lancer dans la politique, je vais en rester au hockey», conclut-il.

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