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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

3 véritables trésors uniques au monde se trouvent à Québec

Des documents inestimables datant de la Nouvelle-France font partie du patrimoine mondial de l’UNESCO

Marie-Madeleine de Vignerot, la duchesse d’Aiguillon.
Marie-Madeleine de Vignerot, la duchesse d’Aiguillon. Photo Wikimedia Commons / Domaine public
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Évelyne Ferron

2023-08-20T04:00:00Z
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Depuis la fondation de l’Hôtel-Dieu et de son monastère à Québec, la communauté des Augustines de la Miséricorde de Jésus a été indissociable de l’histoire de la Nouvelle-France, puis de la province de Québec. Par souci de documentation et de conservation de traces de son histoire et de la nôtre, elle a constitué une imposante collection de documents qui composent aujourd’hui ses archives. 

Plusieurs de ces archives, datant entre autres de l’époque de la Nouvelle-France, sont uniques au monde et sont de véritables trésors. Ces documents qui racontent plus de 375 ans d’histoire sont d’une telle importance que les archives des Augustines du Canada sont entrées au patrimoine mondial de l’UNESCO le 24 mai 2023. Mais de quels genres de trésors parlons-nous exactement ?

Cette page provient du contrat manuscrit sur parchemin signé en 1637 et 1638 par la duchesse d’Aiguillon, qui était la nièce et l’héritière du cardinal de Richelieu. Lorsque les Jésuites ont fait des appels en France afin d’obtenir de l’aide pour s’occuper de l’éducation des jeunes filles et des femmes, de même que du soin aux malades en Nouvelle-France, elle a songé aux Augustines de la Miséricorde de Jésus pour la fondation d’un premier hôpital à Québec. Dans ce contrat signé de sa main, elle confirme un montant de 22 400 livres tournois pour que les intérêts servent à soutenir l’Hôtel-Dieu de Québec. En échange, les Augustines et leurs malades doivent prier tous les jours pour le salut de la duchesse.
Cette page provient du contrat manuscrit sur parchemin signé en 1637 et 1638 par la duchesse d’Aiguillon, qui était la nièce et l’héritière du cardinal de Richelieu. Lorsque les Jésuites ont fait des appels en France afin d’obtenir de l’aide pour s’occuper de l’éducation des jeunes filles et des femmes, de même que du soin aux malades en Nouvelle-France, elle a songé aux Augustines de la Miséricorde de Jésus pour la fondation d’un premier hôpital à Québec. Dans ce contrat signé de sa main, elle confirme un montant de 22 400 livres tournois pour que les intérêts servent à soutenir l’Hôtel-Dieu de Québec. En échange, les Augustines et leurs malades doivent prier tous les jours pour le salut de la duchesse. Photo fournie par Archives du Monastère des Augustines

Le registre « Mémoire du monde » de l’UNESCO

Comme ces archives ne sont pas des monuments ou un site archéologique, elles sont inscrites dans un volet bien précis, mais peut-être moins connu de l’UNESCO qu’est celui de la « Mémoire du monde ». L’objectif de ce programme est d’assurer la pérennité des documents écrits (que ce soit sur du papier, du parchemin, du papyrus ou différentes surfaces dures, comme les pierres), des œuvres d’art, des documents audiovisuels ou des objets uniques qui racontent un volet de l’histoire de l’humanité. Les trois principaux objectifs de ce registre sont d’aider à la conservation du patrimoine documentaire mondial, notamment dans les zones touchées par des conflits ou des catastrophes naturelles, d’assurer un accès universel au patrimoine documentaire et dans un but éducatif, d’aider à faire prendre conscience de l’existence et de l’intérêt du patrimoine documentaire.

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Datés du 31 mai 1701, ces précieux papiers écrits à la main portent le sceau de cire de nul autre que le roi Louis XIV et de son secrétaire, monsieur Phélypeaux ! Ces documents étaient rédigés par le Conseil du roi et approuvés par ce dernier avec son sceau officiel. Les lettres patentes étaient des documents légaux qui confirmaient entre autres, comme dans le cas ci-présent de l’hôpital général de Québec, des concessions accordées par le roi de France. Ce document original est dans un remarquable état de conservation.
Datés du 31 mai 1701, ces précieux papiers écrits à la main portent le sceau de cire de nul autre que le roi Louis XIV et de son secrétaire, monsieur Phélypeaux ! Ces documents étaient rédigés par le Conseil du roi et approuvés par ce dernier avec son sceau officiel. Les lettres patentes étaient des documents légaux qui confirmaient entre autres, comme dans le cas ci-présent de l’hôpital général de Québec, des concessions accordées par le roi de France. Ce document original est dans un remarquable état de conservation. Photo fournie par Archives du Monastère des Augustines

Les archives des Augustines rejoignent ainsi un registre prestigieux dans lequel se trouvent d’autres documents et objets célèbres comme la Pierre de Rosette, la tapisserie de Bayeux ou les manuscrits enluminés du palais de l’école de Charlemagne.

Voici un remarquable plan dessiné à la main et daté selon toute vraisemblance de 1748. On y voit la délimitation des terrains à la fois du monastère et de l’Hôtel-Dieu, avec les rues qui bordent les différentes possessions des Augustines dans le secteur actuel du Vieux-Québec. Les zones boisées et les jardins sont même dessinés en vert !
Voici un remarquable plan dessiné à la main et daté selon toute vraisemblance de 1748. On y voit la délimitation des terrains à la fois du monastère et de l’Hôtel-Dieu, avec les rues qui bordent les différentes possessions des Augustines dans le secteur actuel du Vieux-Québec. Les zones boisées et les jardins sont même dessinés en vert ! Photo fournie par Archives du Monastère des Augustines

De rares documents de l’époque de la Nouvelle-France

Pour pouvoir obtenir une place dans ce registre, une sélection de documents a été réalisée pour soumettre la candidature des Archives des Augustines du Canada à l’UNESCO. Les trois que je vous présente dans cette chronique sont uniques au monde, et ils ne sont qu’un tout petit exemple de la richesse des archives cumulées par les Augustines depuis la deuxième moitié du XVIIe siècle. Il faut dire que dès le départ, la conservation de la mémoire de leurs actions et de l’évolution des soins aux malades faisait partie de leur mandat. En effet, les Constitutions de leur ordre religieux précisaient bien en 1666 qu’« [e]n chaque Maison, il y aura un cabinet voûté avec la porte de fer, duquel la Supérieure aura une clef & la Dépositaire une ; où seront les Archives fermantes à trois clefs, où se garderont les papiers importants du Monastère ». 

Voici une œuvre de conservation accomplie avec succès !


Les archives numérisées peuvent être consultées ici : https://archives.monastere.ca 

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