3 fois où Karoline Leavitt a envoyé promener des journalistes à la Maison-Blanche


Gabriel Ouimet
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, s’en prend régulièrement aux journalistes qui contestent la véracité du discours officiel de Donald Trump. Après ses 100 premiers jours en poste, on revient sur trois altercations qu'elle a eues avec des représentants des médias.
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Insultée que l’on remette en question sa compréhension des tarifs
Lors d’une conférence le 11 mars, Karoline Leavitt a répété que les tarifs douaniers mis en place par Donald Trump étaient en fait des «réductions d’impôt pour le peuple américain».
Le problème c'est que les économistes s’entendent pour dire que c’est le contraire qui va se produire: ce sont les consommateurs américains qui vont payer plus cher pour les produits visés par des tarifs douaniers.
Lorsque le journaliste de l'Associated Press (AP) Josh Boak a voulu rectifier le tir en mentionnant que les tarifs «ne sont pas imposés aux entreprises étrangères, mais aux importateurs», l'échange a tourné à la confrontation.
«Je pense qu'il est insultant que vous essayiez de tester mes connaissances en économie et les décisions prises par ce président. Je regrette maintenant d'avoir permis à l'Associated Press de poser une question», a affirmé Karoline Leavitt.
Le mois précédent, Leaviit avait qualifié les reportages des journalistes de l’AP de «fausses nouvelles».
«Kaitlan, je ne prendrai pas ta question suivante»
Le 26 mars, la correspondante de CNN à la Maison-Blanche, Kaitlan Collins, a posé une question sur la gestion du scandale qui a éclaté après qu’un journaliste a été ajouté par erreur dans une discussion confidentielle sur une offensive militaire contre les rebelles Houthis du Yémen.
«Le président a-t-il le sentiment d'avoir été induit en erreur par ses conseillers à la sécurité nationale, quels qu'ils soient, qui lui ont dit qu'il n'y avait pas d'informations classifiées dans ces messages, maintenant qu'il les a vus?», a-t-elle demandé à Mme Leavitt.
Le secrétaire de presse de 27 ans a semblé irrité par la question qu’un autre journaliste avait posée la veille.
«Le président a le même sentiment qu'hier», a-t-elle répondu.
Elle a ensuite empêché la journaliste à poser sa question de suivi, comme le veut pourtant la procédure.
«Kaitlan, je ne prendrai pas ta question suivante», a-t-elle lancé à deux reprises.
Irritée qu’un journaliste conteste la légalité d’une mesure de Trump
En début de mandat, Donald Trump a indiqué qu’il considérait annuler certains des pardons accordés par Joe Biden avant son départ. Le président républicain accusait son prédécesseur d’avoir utilisé un outil de signature automatique pour les ratifier.
Kaitlan Collins a abordé le sujet lors de la conférence de presse du 17 mars.
«Les avocats de la Maison-Blanche ont-ils dit au président Trump qu'il avait le pouvoir légal d'annuler une grâce simplement parce qu'elle avait été signée par autopen, comme il l'a dit?», a demandé la journaliste de CNN.
Karoline Leavitt y est allée d’une longue réponse dans laquelle elle a attaqué la santé mentale de Joe Biden. Elle a ensuite insinué, comme de nombreux complotistes avant elle, que les documents auraient pu être signés par quelqu’un d’autre que le président sans qu’il s’en aperçoive.
Kaitlin Collins s'est opposée à la théorie du complot défendue par Mme Leavitt, lui demandant si elle avait des preuves de ce qu’elle avançait.
«Vous êtes journaliste, vous devriez vous renseigner», a répondu Karoline Leavitt.