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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

25e anniversaire du décès de Maurice Richard: son souvenir demeure bien vivant

Les gens l’aimaient parce qu’il leur ressemblait

Photo d'archives
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2025-05-27T04:00:00Z
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Les légendes résistent au temps. Le souvenir de Maurice Richard demeure bien vivant en cette journée du 25e anniversaire de son décès.

Sans vraiment le réaliser, Maurice Richard a porté sur ses épaules les espoirs de ses compatriotes à une époque où les Canadiens français n’étaient premiers dans rien. Le peuple s’est découvert une identité à travers ses exploits. 

C’est au cours de ses 18 saisons dans l’uniforme du Canadien qu’ils ont pris conscience qu’ils pouvaient aussi faire de grandes choses s’ils s’en donnaient la peine.

Les gens aimaient Maurice Richard parce qu’il leur ressemblait. Le Rocket ne s’est jamais élevé au-dessus de la mêlée. Il n’était rien d’autre qu’un joueur de hockey à ses yeux.

C’est ce qui le rendait plus grand que nature pour ses admirateurs. Sur le trophée portant son nom, remis annuellement au premier buteur de la Ligue nationale de hockey, il est écrit : «Ne jamais abandonner».

C’était le leitmotiv de Maurice.

La statue de Maurice Richard, devant le centre sportif portant son nom au complexe olympique, a été recouverte d’artéfacts de toutes sortes, que ce soit des messages écrits, des fleurs et des drapeaux du Québec. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
La statue de Maurice Richard, devant le centre sportif portant son nom au complexe olympique, a été recouverte d’artéfacts de toutes sortes, que ce soit des messages écrits, des fleurs et des drapeaux du Québec. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL Photo d'archives

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La population faisant la filée silencieusement devant les portes de ce qui s’appelait alors le Centre Molson, où une chapelle ardente a attiré des milliers de personnes durant les deux jours précédant ses funérailles. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
La population faisant la filée silencieusement devant les portes de ce qui s’appelait alors le Centre Molson, où une chapelle ardente a attiré des milliers de personnes durant les deux jours précédant ses funérailles. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL Photo d'archives

Un homme du peuple

Jamais il ne laissait tomber ses fans et c’était réciproque.

La suspension que lui a imposée Clarence Campbell, au printemps 1955, a engendré un vent de colère chez les amateurs. Un déclic s’est produit chez les Canadiens français le soir du 17 mars 1955.

Vous attaquez Maurice, on ne le prend pas et bang!

Il n’y avait plus de fenêtres et de vitrines qui tenaient au Forum et dans les commerces du voisinage sur la Catherine. À la demande du maire Jean Drapeau, Maurice a lancé un appel au calme sur toutes les stations de radio de Montréal.

L’annonce de son cancer, en 1997, nous a peinés comme si c’était un membre de notre famille qui était atteint. On l’a veillé durant les trois dernières années de sa vie.

On était tristes quand on le voyait amaigri et hagard sur les écrans géants aux matchs du Canadien. On était heureux quand il a repris le dessus.

On espérait qu’il s’en sortirait, mais il souffrait d’une forme rare de cancer. La médecine a fait ce qu’elle a pu.

Il avait foule aussi au passage eu cortège sur la rue Ste-Catherine. le 31 mai 2000 PHOTO RAYMOND BOUCHARD / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
Il avait foule aussi au passage eu cortège sur la rue Ste-Catherine. le 31 mai 2000 PHOTO RAYMOND BOUCHARD / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL Photo d'archives

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L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney, décédé l’an dernier, était un grand admirateur de Maurice Richard dans sa jeunesse à Baie-Comeau. On reconnaît derrière l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque, ainsi que Mike Bossy, qui nous a aussi quittés, il y a trois ans. PHOTO ANDRE VIAU / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney, décédé l’an dernier, était un grand admirateur de Maurice Richard dans sa jeunesse à Baie-Comeau. On reconnaît derrière l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque, ainsi que Mike Bossy, qui nous a aussi quittés, il y a trois ans. PHOTO ANDRE VIAU / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL Photo d'archives

Le grand Gordie Howe était venu de Detroit pour présenter ses respects à la famille de son grand rival des années 1940 et 1950. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL
Le grand Gordie Howe était venu de Detroit pour présenter ses respects à la famille de son grand rival des années 1940 et 1950. PHOTO RAYNALD LEBLANC / LES ARCHIVES / LE JOURNAL DE MONTREAL Photo d'archives

Cinq jours historiques

Maurice a finalement baissé les bras un samedi soir, journée où il s’était tant de fois illustré pendant sa glorieuse carrière.

À partir de ce moment et lors des quatre jours qui ont suivi, le Québec lui a rendu un vibrant hommage. Il y avait bien de la tristesse, mais on se rappelait surtout les bons moments qu’il nous avait procurés.

On se faisait un honneur de dire qu’on l’avait rencontré en chair et en os.

Je n’ai malheureusement pas eu la chance de voir Maurice Richard jouer. J’ai célébré mes six ans un mois après son dernier match, au printemps 1960.

Mais, par l’entremise de mon père, de mes oncles et des reportages en noir et blanc que l’on présentait sur lui pendant les entractes de la Soirée du hockey, j’ai appris rapidement tout ce qu’il y avait à savoir sur le Rocket. 

Mon travail m’a permis de le rencontrer souvent.

C’est vrai qu’il était un homme du peuple.

C’est pourquoi tant de personnes se sont déplacées pour aller lui rendre hommage lorsqu’il a été exposé en chapelle ardente, puis à ses funérailles d’État à la belle basilique Notre-Dame.

On appréciait Maurice Richard de la même manière qu’on aimait Félix Leclerc et René Lévesque et ça ne cessera jamais.

Une icône ne meurt pas.

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