Groupe Capitales Médias: plus de 250 plaintes de retraités furieux contre leur syndicat
Les retraités du groupe de presse ne digèrent toujours pas comment ils ont été traités

Francis Halin
À l’aube des audiences du Tribunal administratif du Travail (TAT), les retraités syndiqués du Groupe Capitales Médias (GCM) ont annoncé mercredi avoir déposé plus de 252 plaintes contre des syndicats affiliés à la CSN et à Unifor.
« Les plaignants estiment que les syndicats concernés n’ont pas assumé leur devoir de représentation envers eux lors des négociations qui ont mené à la suppression de leur régime de retraite et des assurances collectives en 2019 », a déploré l’Association de retraités du Soleil, du Quotidien, du Nouvelliste et de La Voix de l’Est, par communiqué, mercredi après-midi.
Sacrifiés pour sauver les journaux
En gros, les retraités des journaux du Groupe Capitales Médias, qui ont perdu près de 30 % de leurs rentes de retraite, estiment avoir été « sacrifiés » parce qu’ils n’ont pas pu se prononcer sur les lettres d’entente.
« Les plaignants n’ont eu droit à aucun service d’avocats, d’actuaires de la part des syndicats pour les aider », dénoncent-ils.
Ils soutiennent que « les syndicats étaient en conflit d’intérêts en soutenant les projets de coopératives des journaux et en négociant la suppression des régimes de retraite et des assurances collectives ».
Jointe par Le Journal, Unifor n’a pas voulu réagir.
À la Fédération nationale des communications (FNC–CSN), la présidente par intérim, Annick Charette, a rappelé au Journal que les régimes étaient déficitaires de plusieurs dizaines millions de dollars.
« À l’époque, la CSN a interpellé le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, Retraite Québec et la famille Desmarais, mais personne n’a répondu à l’appel », a-t-elle souligné.
Pour sauver les emplois, la CSN affirme avoir bâti une coopérative en « un temps record » pour garder ces fleurons et éviter des déserts d’information.
« Personne ne souhaitait abandonner ces régimes de retraite, mais il n’y avait pas d’autres solutions », a conclu Annick Charette.
♦ Rappelons que l’ex-propriétaire de GCM, Martin Cauchon, a pu recevoir au moins 2 millions $ en l’espace de quatre ans en rémunération quand il dirigeait l’entreprise endettée de 27 millions $.