25 ans après avoir tué son ex: de retour derrière les barreaux pour avoir agressé sexuellement sa nouvelle compagne
Isaac Renquinha avait pu être libéré plus tôt que prévu en raison de la clause «de la dernière chance»


Camille Payant
Près de 25 ans après avoir tué son ex-conjointe en la violant, un meurtrier qui avait convaincu un jury de le libérer sous conditions plus tôt que prévu est de retour derrière les barreaux parce qu’il aurait agressé sexuellement à plusieurs reprises sa nouvelle compagne.
Sa victime récente, âgée de 56 ans, dit avoir vécu de la violence conjugale sous plusieurs formes, physique, psychologique, émotionnelle, financière et sexuelle, lors de sa relation avec Isaac Renquinha. C’est ce qu’elle affirme dans une lettre envoyée à la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
En avril 2001, l’homme avait tué la mère de ses deux filles en l’agressant sexuellement avec un imposant vibrateur. Pierrette Charrette, qui avait rompu avec lui quelques mois plus tôt, est décédée d’une hémorragie massive.

Lorsqu’il a appris qu’elle fréquentait un autre homme, Renquinha a voulu à tout prix avoir une relation sexuelle avec elle «pour lui donner une leçon», mentionne-t-on dans un récent rapport de la CLCC.
Il purgeait depuis une peine d’emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.
«Clause de la dernière chance»
Mais en 2017, un jury avait déterminé qu’il pourrait finalement être admissible à une libération conditionnelle totale en 2019, soit sept ans plus tôt que prévu. Renquinha s’était prévalu d’une disposition du Code criminel surnommée «clause de la dernière chance», qui est aujourd’hui abrogée.
Le Journal avait alors rapporté qu’il avait eu six conjointes en détention et qu’un psychologue avait noté une «tendance passée à séduire compulsivement».
Le meurtrier a finalement obtenu sa libération conditionnelle totale en avril 2024 et il vivait depuis avec une nouvelle conjointe. Jusqu’à ce qu’elle compose le 911 pour dénoncer la violence conjugale dont elle était victime en novembre dernier.
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Agressions sexuelles
Renquinha lui aurait notamment «mis un oreiller sur la tête en effectuant une pression» et il l’aurait «prise à la gorge» lors de relations sexuelles, peut-on lire dans la récente décision de la CLCC.
Le meurtrier aurait aussi recommencé à consommer de l’alcool, même si cela lui était interdit.
Il ne croyait toutefois pas être «de retour dans [ses] anciens patterns et que cette situation pourrait culminer vers une récidive ou l’adoption de comportements violents», est-il ajouté.
Renquinha est aux prises avec un trouble de la personnalité narcissique avec des traits de personnalité limite. Selon son équipe de gestion de cas au pénitencier, il a une faible estime de lui-même, est impulsif et est dépendant affectif.
Il est maintenant accusé d’avoir agressé sexuellement sa compagne en l’étranglant et en l’étouffant entre juin 2021, alors qu’il se trouvait toujours en semi-liberté, et son retour au pénitencier, en novembre 2024. Il aurait également commis une agression sexuelle armée.
Selon une évaluation psychologique effectuée pendant cette période, Renquinha présentait pourtant un risque de récidive violente plutôt faible à moyen terme. Cette évaluation pouvait toutefois être revue à la hausse «advenant des difficultés émotionnelles lors d’une rupture, laquelle pourrait provoquer des sentiments de rejet, d’abandon et d’humiliation», notait-on.
Isaac Renquinha devra comparaître prochainement au palais de justice de Saint-Jérôme.
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