220 km par jour: il traverse le Canada à vélo

Maude Larin-Kieran
Traverser le Canada de la Colombie-Britannique à Bromont à vélo: voilà le défi que Dominick Ménard vient de compléter seul en 23 jours. L’Agence QMI l’a rencontré quelques heures avant la fin.
«On parle d’une moyenne de 220 km par jour pour faire la traversée», précise Dominick Ménard. C’est l’équivalent approximatif de la distance entre Montréal et Donnacona en voiture.
L’homme âgé de 45 ans avait parcouru de nombreux coins du monde, notamment l’Amérique de haut en bas, à vélo, mais n’avait jamais exploré son pays natal de cette manière. C’est maintenant chose faite.
«Le Canada, c’était la pièce manquante de mon voyage précédent», explique-t-il, lors de son passage à Montréal, vendredi dernier, à quelques heures de la fin de son périple d’une durée de 23 jours.
Le cycliste était très heureux de revenir dans son coin de pays.
«C’est toujours le fun de revenir à la maison. [...] C’est mes amis, c’est mes proches. C’est ça qui te manque au bout de la ligne», explique-t-il.

Seul durant cette aventure, Dominick Ménard a amené avec lui ses effets personnels et du matériel de camping, faisant porter le poids total de son vélo et de ses bagages à une soixantaine de livres.
«Il faut apprendre aussi à laisser de côté, à ne pas essayer de tout contrôler. Ça va être de l’improvisation chaque jour», dit-il, ajoutant qu’il ne savait jamais où il allait dormir ni la distance qu’il allait parcourir dans une journée.
Le cycliste en a profité pour documenter son périple pour sa chaîne YouTube, sur laquelle on peut le suivre dans ses différents voyages.
Traverser l’Amérique à vélo
Ce n’est pas la première fois que Dominick Ménard parcourt de longues distances sur les routes de l’Amérique. En 2022, il est parti de Victoria, en Colombie-Britannique, pour se rendre jusqu’en Patagonie, tout au sud du continent. Un périple de 23 000 kilomètres réalisé en 18 mois à vélo.
«C’est là que tu te rends compte qu’il y a du bon monde sur cette planète. Évidemment, ça dépend de ton seuil de tolérance aux dangers. J’ai eu à faire face au cartel de Sinaloa. Pour d’autres, ça aurait peut-être été un moment plus difficile, pour moi, ça faisait partie de la game», raconte-t-il.
Il s’estime heureux de ne pas avoir eu de problèmes durant ce voyage. «Il n’y a pas eu de moments difficiles, c’est plate à dire, pour faire une bonne histoire.»

Même si Dominick affirme que la vie normale peut sembler un peu monotone après une aventure comme celle-ci, il est toujours heureux de revenir à la maison.
«J’ai découvert de beaux pays, de beaux coins de cette planète, mais ce qui fait que je reviens toujours à la maison, ce sont mes amis, mes proches», précise-t-il.
Le cyclotourisme au Québec
Sur les routes du Québec, Dominick dit avoir constaté un engouement étonnant pour le cyclotourisme.
«Il y a beaucoup plus de gens sur les pistes cyclables, des gens avec des sacoches, tu vois qu’ils font un circuit. On a beaucoup plus de questions qu’avant, que ce soit par le [clavardage], par courriel, des gens qui appellent pour avoir de l’information sur les circuits», explique Amélie Caron, coordonnatrice, développement du cyclotourisme chez Tourisme Montérégie.
Les données démontrent en effet que cette façon de voyager prend de l’ampleur au Québec. Les cyclotouristes sont 19% plus nombreux dans la province depuis 2010, confirme une étude de Tourisme Bas-Saint-Laurent publiée en 2023.