2026, une «grosse année» de travaux pour le tramway de Québec
Le maire Bruno Marchand estime que 2025 a été riche en résultats pour son administration


Stéphanie Martin
Pour Bruno Marchand, l’année 2025 en a été une de «résultats» sur plusieurs plans, dont le logement et l’économie, et 2026 s’annonce tout aussi occupée, avec une «très grosse année de travaux» pour le tramway.
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Fort d’un second mandat très majoritaire, le maire de Québec, Bruno Marchand, se sent encore plus «connecté» à la population de Québec, confie-t-il en entrevue éditoriale de bilan de fin d’année.
«Pour nous, l’année 2025 a été une année de résultats. Oui, il y a le résultat de l’élection, mais il y a plus que ça», soutient-il.
Son administration a atteint et même dépassé ses objectifs en matière d’ajout de logements sur le territoire, rappelle-t-il. Tout cela dans un contexte économique favorable dans la capitale: un taux d’inoccupation en hausse, un taux de chômage bas et un taux d’activité économique qui augmente, cite-t-il.

«Maudite bonne année»
«On a des résultats incroyables, qui ne cachent pas qu’on a encore des défis, mais c’est une maudite bonne année», exprime Bruno Marchand.
Selon lui, les scores électoraux amènent aussi «beaucoup de légitimité» à son travail et «beaucoup d’influence». «Pas juste auprès du gouvernement. Auprès des gens de la communauté civile, auprès des détracteurs.»
Et surtout auprès d’une «majorité silencieuse» qui avait l’impression de ne pas être si nombreuse à force d’entendre de partis politiques, d’«une certaine radio» et des réseaux sociaux que «tout va mal», dit-il. Le ton «positif et constructif» de sa campagne a fait du bien, ajoute-t-il.

«Au moins, on a de l’espoir», souligne le maire, qui mise sur sa vision.
Tramway
Pour les prochains mois et les années à venir, Bruno Marchand maintient ses priorités sur le logement et la mobilité. Sur ce dernier enjeu, 2026 sera «une très grosse année» de travaux pour le tramway. Ses directives aux équipes de la Ville et du Réseau de transport de la Capitale sont claires: «Je veux qu’on soit meilleurs que les meilleurs», pour atténuer les conséquences sur la population. C’est pour cette raison qu’il ira à Calgary et à Edmonton pour s’inspirer de leurs meilleures pratiques.
La date de mise en service est toujours en 2033 et le maire ne prend pas l’engagement de la devancer, même s’il «espère» qu’on pourra le faire, sans compromettre la qualité du futur réseau.
Élections à venir
La mise à niveau des infrastructures figure aussi parmi ses priorités. «On n’a jamais été dans une aussi bonne posture pour comprendre l’enjeu du déficit d’entretien», avec les changements climatiques qui mettent nos infrastructures à l’épreuve, surtout celles en eau.
Il continuera de marteler, comme ses homologues des grandes villes, que le gouvernement doit en faire plus.
À l’approche d’élections générales au Québec, le moment est particulièrement propice pour rappeler les doléances du milieu municipal, souligne-t-il. «Il y a un dialogue à ouvrir avec le gouvernement et les partis.»

L’exposition universelle, un élan comme le 400e
Le projet d’exposition universelle sur l’eau est «très vivant» et il amènerait à Québec une effervescence encore plus grande que celle des fêtes du 400e anniversaire de la ville, soutient le maire de Québec.
«C’est comme un 400e plus, plus parce que le 400e a été un moteur important pour Québec. C’est la même chose», exprime Bruno Marchand en entrevue.
Synergie pour 2033
Les dernières expositions qui se sont tenues dans le monde ont accueilli 5 millions de visiteurs, souligne-t-il. «C’est du monde! Admettons qu’on est autour de l’année 2033, il y a une synergie incroyable», souligne le maire.
Le tramway doit entrer en fonction à ce moment et de grands projets, comme la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain et la transformation de Dufferin-Montmorency en boulevard urbain, auraient le temps de se concrétiser. Un tel événement amène en effet les pouvoirs publics à investir dans les infrastructures, rappelle-t-il.
Le projet avance rondement, soutient le maire. Les promoteurs de l’événement, Daniel Gélinas et François Ducharme, sont allés à Paris faire leurs représentations auprès du Bureau international des expositions. Le Canada doit redevenir membre de cette instance pour que l’organisation soit possible. Les porteurs de ballon en ont également discuté avec le ministre fédéral Joël Lightbound. «Nous, on a signifié à MM. Gélinas et Ducharme qu’on avait un grand intérêt.»
Années riches en événements
Bruno Marchand s’attend à encore plus de bouillonnements à Québec et mentionne que les années à venir seront «riches» en événements phares.
Il cite les Jeux du Canada, le mondial junior et le mondial féminin de hockey, la Coupe Vanier au football et la Ligue des nations de volleyball, entre autres. Son administration travaille aussi à accueillir d’autres événements d’envergure.
Selon lui, la planète événementielle a les yeux tournés vers la capitale, tant au plan sportif qu’au plan culturel. «C’est incroyable, l’attractivité de Québec. [...] Quand on discute avec les organisateurs internationaux, il y a quelque chose qui pétille dans leurs yeux quand ils viennent ici. On a vraiment une écoute.»

Bruno Marchand sur...
Les déboires de RCR au Mont-Sainte-Anne
Même si la station de ski du Mont-Sainte-Anne n’est pas sur le territoire de Québec, le maire Marchand observe avec attention ce qu’il s’y passe avec les bris récurrents, la récente fermeture forcée et les critiques qui s’accumulent envers l’opérateur RCR. La montagne doit en effet être le théâtre d’épreuves sportives dans le cadre des Jeux du Canada, que Québec accueillera en 2027. «Pour l’instant, c’est une source de préoccupation.» Le maire souligne qu’«on a des options. Si ce n’est pas au Mont-Sainte-Anne, ça va être ailleurs».
Les détracteurs des corridors cyclables
Chez certains citoyens, il s’est créé au fil des années une opposition «idéologique» aux corridors cyclables, alimentée par «une radio qui se plaît à le répéter ad nauseam», résume le maire Bruno Marchand. «C’est identitaire, croit-il. Il y a du monde qui me parle de la piste cyclable sur le chemin Sainte-Foy. Je leur demande c’est quand la dernière fois qu’ils y sont allés et ils ne sont pas capables de s’en rappeler. Mais ils me racontent ça comme si on leur avait enlevé deux roues de leur char!» L’ajout de liens cyclables a eu des bienfaits dans la ville, répète-t-il. «On va continuer à être pédagogique et à expliquer que c’est un petit moyen de transport parmi d’autres.»
Le bilan de la CAQ et le troisième lien
Bruno Marchand refuse de lancer la pierre au gouvernement Legault pour un bilan mitigé dans la Capitale-Nationale, mais convient que le nouveau ministre responsable de la région, Jean-François Simard, a peu de temps pour mettre en place les projets qu’il caresse avant les élections québécoises d’octobre 2026. En moins d’une année, «on ne peut pas faire des changements structurels fondamentaux et on ne peut pas en faire 10. Mais si on priorise les choses, on peut avancer. Je ne voudrais pas qu’il baisse les bras». Quant au troisième lien, projet cher à la CAQ, le maire avise qu’il ne peut pas se faire «au sacrifice» de l’entretien des infrastructures routières existantes. Il n’exclut d’ailleurs pas de se prononcer formellement sur le projet avant les élections.
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